Des naturalistes amateurs pour protéger la biodiversité

En France, 136 000 anonymes recensent chaque semaine tout ce qui se passe sur leur balcon, leur petit coin de verdure ou un terrain plus vaste. Toujours plus nombreux, ces naturalistes en herbe viennent nourrir, avec leurs données sur la faune et la flore, les très sérieuses études des chercheurs.
  • Passer un peu (ou beaucoup !) de son temps libre à observer les rouges-gorges par sa fenêtre au lieu de regarder des séries US affalé sur son canapé : c’est le choix assumé de près de 136 000 français. Sans aucunes compétences scientifiques au départ, ces volontaires participent à l’un des 165 programmes de « sciences participatives » qui inventorient et étudient la biodiversité menacée dans notre pays. Des programmes recensés sur le site Open (l’Observatoires participatifs des espèces et de la nature) où ils sont classés par région, thème, espèce animale ou végétale et niveau de compétence des observateurs.

    Le principe ? Une institution de recherche, comme le Muséum national d’histoire naturelle-MNHN, collabore avec une association pour collecter puis exploiter des données sur une espèce ou une plante. Parmi les partenaires on retrouve notamment la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) mais aussi une quantité d’autres associations moins connues comme : Fish&Click, Biolit, Opie, Noe, Tela Botanica, France nature environnement, Planète mer…  

    « Transformez votre jardin, votre balcon ou votre terrasse en laboratoire scientifique en y installant deux mangeoires et en suivant en temps réel les allées et venues des oiseaux qui viennent s’y nourrir. Il n’est pas nécessaire de savoir reconnaître les espèces ! », c’est le leitmotiv du site BirdLab développé par la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Un site et une application ludiques qui feront de vous un ornithologue amateur. Quelques étapes simples suffisent pour participer. Après avoir téléchargé l'application, le statut de joueur est rapidement obtenu en effectuant des quiz d'identification des espèces d’oiseaux de nos jardins. L’expérience scientifique peut alors démarrer. L’idée ? Transmettre un maximum d’informations et d’observations aux ornithologues professionnels.

    Ces programmes d’observation de la nature ne sont que la version moderne d’une pratique ancienne remontant au milieu du 19e siècle. En effet, en 1850, le Muséum fournissait déjà des carnets aux voyageurs pour les inciter à noter et rapporter des échantillons des colonies. La version contemporaine, sous l’appellation « sciences participatives », date de 1989, avec le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), inspiré des week-ends américains et anglais de comptage des oiseaux (birdwatch). Mais c’est l’Observatoire des oiseaux des jardins qui, à partir de 2012, va définitivement populariser la pratique.

    Alors lancez-vous, il y a forcément un programme d’observation de la faune et la flore fait pour vous. Pour info, 136 000 observateurs : c’est sept fois plus qu’il y a dix ans. Parce que, nous sommes tous des naturalistes en herbe !

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