Le birding : s'aérer la tête en observant les oiseaux

Avec la pandémie la pratique du birding, l’observation des oiseaux, est devenue le dernier hobby des jeunes. Une façon de calmer leurs angoisses en étant en communion avec la nature. Et c’est un paradoxe car plus les oiseaux disparaissent et plus on a envie de les observer pour se faire du bien.
  • La pandémie et les confinements ont poussé la génération Z à sortir se balader dans la nature. Ils ont par la même occasion donné naissance à une nouvelle passion : l’observation des oiseaux. Une façon pour cette génération, particulièrement angoissée par cette période, de s’aérer la tête et de calmer ses angoisses. Cette nouvelle pratique a eu une autre vertu : celle de leur permettre d’être les témoins de l’état de la biodiversité et de rendre compte, comme le ferait un ornithologue, de la disparition de certaines espèces d’oiseaux. « Je fais du birding à la journée une à deux fois par mois et comme je vis à côté de quelques spots, j'y vais maintenant près de deux fois par semaine juste pour une heure, seul. C'est très apaisant », confie un jeune professeur de mathématiques de Boston au média InsideHook.  

    Un terrain de jeu pour les hipsters

    D'après le site américain, le birding a même réussi à séduire les hipsters de Brooklyn, Portland et Austin. La preuve : le #birding cumule plus de 66 millions de vues sur TikTok et en 2021 l’application Merlin, qui permet l'identification des oiseaux, a connu une hausse des téléchargements de 175 %. Aujourd’hui, cette base a doublé, avec plus de deux millions de nouveaux utilisateurs. Par ailleurs, comme le révèle une étude de Quartz les recherches Wikipédia relatives aux espèces d'oiseaux sont nettement supérieures à celles enregistrées avant la pandémie. Les ornithologues amateurs se tournent vers le Web pour obtenir des informations sur les espèces qu'ils repèrent dans la nature.

    Mais il y a un paradoxe à la pratique du birding : plus on va mal et plus on a envie d’observer les oiseaux qui malheureusement disparaissent victimes de la destruction de leurs habitats, des pesticides, du réchauffement climatique qui bouleverse les comportements migratoires. En Europe, 421 millions d’oiseaux ont disparu en moins de trente ans. En cinquante ans, ce sont trois milliards d’oiseaux d’Amérique du Nord qui se sont évaporés. Alors pourquoi ne pas associer les deux : aller mieux et tenter de sauver les espèces en voie de disparition. C’est possible avec les nombreuses opérations de renseignements destinées aux associations ornithologues. Le principe de ce type de mission ? Une institution de recherche, comme le Muséum national d’histoire naturelle-MNHN, collabore avec une association pour collecter puis exploiter quantité de données sur une espèce. Parmi les partenaires on retrouve notamment la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    Sauver les espèces en voie de disparition

    « Transformez votre jardin, votre balcon ou votre terrasse en laboratoire scientifique en y installant deux mangeoires et en suivant en temps réel les allées et venues des oiseaux qui viennent s’y nourrir. Il n’est pas nécessaire de savoir reconnaître les espèces ! », c’est le leitmotiv du site BirdLab développé par la Ligue pour la protection des oiseaux. Un site et une application ludiques qui feront de vous un ornithologue amateur. Trois étapes simples suffisent pour participer à cette expérience. Après avoir téléchargé l'application, le statut de joueur est obtenu en effectuant quelques quiz d'identification des espèces d’oiseaux. L’expérience scientifique peut alors démarrer. L’idée ? Transmettre un maximum d’informations et d’observations aux ornithologues professionnels... et s’aérer la tête.

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