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La question de la qualité de l’air est très largement vue sous le prisme de l’air extérieur, et des pollutions dues aux émissions de CO2, aux gaz à effet de serre ou aux particules fines.
Pourtant, le plus grand danger pour la santé n’est pas toujours là où on l’imagine, comme en témoigne un récent rapport de l’OMS selon lequel, chaque année, la pollution de l’air intérieur tue près de 4 millions de personnes à travers le monde. En France, l’ANSES estime que ce sont 20 000 personnes qui meurent chaque année prématurément de la pollution de l’air intérieur.
Mais d’où vient la pollution de l’air intérieur ?
Les sources de cette pollution sont nombreuses, aussi bien à la maison qu’au bureau, et proviennent autant de nos activités que de nos appareils. Mais ce sont essentiellement les chauffages et climatiseurs mal entretenus qui sont responsables de la plupart des émissions polluantes, en particulier les vieux chauffages.
Viennent ensuite les produits que nous utilisons pour le ménage et l’entretien de la maison. Les sprays désodorisants, antiacariens ou antibactériens contiennent, par exemple, beaucoup de substances allergènes, voire toxiques. De la même manière, les bougies sont en grande majorité dérivées du pétrôle et n’assainissent pas l’air. Il y a également les activités de bricolage, par exemple qui vont accentuer les émissions de particules volatiles, ou encore les produits insecticides utilisés pour nos plantes ou nos animaux domestiques.
Quelles astuces pour un air intérieur de qualité ?
Évidemment, et la période actuelle nous le confirme, prendre le temps d’aérer régulièrement les pièces de vie est d’une importance capitale pour réduire la pollution de l’air, en particulier après avoir utilisé des produits d’entretien, fait du bricolage, du ménage, ou encore allumer un feu.
Depuis le 1er janvier 2012, les produits pour le bricolage et la décoration intérieure sont d’ailleurs munis d’une étiquette qui indique leur niveau d’émission en polluants volatiles allant de A (vert) à D (rouge), une bonne idée pour des achats plus éclairés.
Il existe aussi des fenêtres connectées qui permette désormais de le faire en fonction de capteurs analysant la température, l’humidité et la concentration en CO2 de la pièce pour déclencher l’ouverture ou la fermeture des fenêtres. Des boitiers qui mesurent la qualité de l'air en temps réel et vous avertissent quand il faut aérer sont aussi proposés depuis peu par certaines entreprises.
Surveiller l’humidité et aérer après avoir fait sécher du linge, par exemple, est également une bonne pratique car l’humidité est un facteur aggravant pour des troubles respiratoires comme l’asthme. Enfin, s'assurer que le chauffage, la climatisation, la hotte de la cuisine ou la VMC fonctionnent correctement s’ajoute à la liste de ces bonnes pratiques.
Les plantes dépolluantes, mythe ou réalité ?
Dans les années 1980, une expérience de la NASA sur certaines plantes afin de savoir si elles pouvaient améliorer l’air des capsules spatiales a propagé l’idée selon laquelle les plantes pouvaient dépolluer l’air intérieur de nos maisons.
La réponse est plus compliquée que cela. En fait, il s'avère que les plantes ont besoin d'un certain niveau de charbon dans la terre pour fixer les molécules chimiques ainsi que d'un système d'aération - rôle joué dans la nature par les nombreux insectes qui vivent dans les sols - afin de faciliter l'introduction des polluants au niveau du système racinaire pour avoir un impact significatif sur la qualité de l'air.
Ce qui ne doit pas vous empêcher, malgré tout, de mettre des plantes vertes autant que possible chez vous où sur votre lieu de travail. À défaut d’améliorer la qualité de l’air, cela améliorera grandement la sensation de bien-être.