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Et si on expérimentait des cours de bonheur à l'école ?

En Suisse, en Allemagne et en Autriche, une tendance est en train d'émerger à l'école, où les enseignants proposent désormais des "cours de bonheur" pour sensibiliser les plus jeunes à la bienveillance, à l'ouverture et au bien-être.
  • A l’occasion de la Journée mondiale du bonheur, un sondage a mis en évidence le contraste visible entre les personnes âgées et les jeunes. Si les premières se sentent globalement heureuses, les jeunes, quant à eux, sont davantage susceptibles de déprimer. 

    Un sentiment exacerbé par différents éléments comme la pandémie de Covid-19, le réchauffement climatique ou encore le recours accru aux réseaux sociaux. Une note interne du réseau Instagram rendue publique en début d’année montre que le géant du numérique est une cause de dépression chez certains adolescents. 

    Autant de sujets qui ravivent les questionnements relatifs à la place du « bien-être » à l’école et à la manière dont celui-ci peut être transmis.

    étudiants


    Les cours de bonheur, c’est quoi et à quoi ça sert ? 

    En philosophie, le bonheur ne fait pas allusion à un bien personnel mais plutôt à un bien social et relationnel qui est à construire collectivement. Une vision notamment portée par la médecin italienne Maria Montessori – à l’origine de la pédagogie Montessori – qui explique “qu’une manière de mesurer la pertinence d’un modèle éducatif est justement le niveau de bonheur d’un enfant”

    Mais, comment apprendre le bonheur si personne n’est là pour nous l’expliquer ? Concrètement, il s’agit déjà de susciter des sentiments positifs chez les élèves, ainsi que le décrit le thérapeute Ernst Fritz-Schubert, père du bonheur en tant que discipline d’enseignement, qui estime que "les enseignants ne devraient pas être chercheurs de fautes, mais des chercheurs de trésors". 

    Des trésors qui se retrouvent donc dans l’apprentissage de l’écoute de soi et de l’écoute des autres. Ainsi, dans les cours de bonheur, les élèves vont apprendre à être plus à l’écoute de leurs besoins, à déterminer leurs objectifs et à trouver leurs propres clés de réussite, tout en se familiarisant au thème de l’échec et à la bienveillance avec les autres. 

    une enfant handicapée en classe

    Des cours déjà dispensés par nos voisins germanophones 

    Le contenu de ces cours peut encore nous paraître abstrait mais au sein des pays germanophones, 2 000 enseignants sont aujourd’hui capables de donner des cours sur cette thématique en Allemagne, en Suisse et en Autriche. 

    Des petits groupes sont régulièrement constitués pour réaliser des exercices pratiques prenant en considération le corps et les émotions de chacun. Sous cet angle, les élèves sont considérés dans leur individualité et sont encouragés à assumer et à renforcer leur personnalité, tout en recherchant des qualités dont ils n’avaient pas forcément conscience. 

    Pour ce qui est du système de notation, la méthode peut s’avérer originale : “Au lieu de contrôles de vocabulaire et de devoirs sur table, l’institut suggère que les élèves décrivent ce qu’ils ont appris dans leurs cours de bonheur et travaillent à un ‘projet joyeux’ sur le sujet de leur choix” décrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. 

    Par ailleurs, avant même la crise sanitaire, il était possible d’observer l’éclosion d’initiatives telles que celle mise en avant par l’université américaine de Yale. En effet, son cours « Pyschology and the Good Life » rassemblait près de 1 200 inscrits, soit presque un quart des étudiants du premier cycle. 

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