Télétravail, 110 km/h sur autoroute, clim à 26°C ... est-ce que ça marche vraiment ?

Le gouvernement a présenté ce lundi 3 avril « l’acte 2 » de son plan de sobriété énergétique pour les entreprises. L’occasion également de faire le bilan de l’acte 1 lancé en octobre 2022. Et on peut dire que nous avons été de bons élèves cet hiver !
  • La majorité des grandes entreprises dressent un bilan positif de leur plan de sobriété lancé avant l’hiver. D’après les données qu’elles ont transmises au ministère de la Transition énergétique, 90% d’entre elles ont indiqué avoir mis en place des mesures d’économies d’énergie et 60% ont signé la charte Ecowatt avec RTE. Par ailleurs elles confirment avoir développé de nombreuses mesures comme : la sensibilisation des salariés aux écogestes (91 %), la régulation du chauffage (90%), un meilleur pilotage de l’éclairage des locaux (88%) et l’organisation du télétravail (71%). Les entreprises précisent également avoir incité leurs collaborateurs aux mobilités douces et à l’optimisation de leurs déplacements (60%).

    Des chiffres très encourageant puisqu’au total on estime que sur l'automne et l'hiver, la consommation d'électricité a baissé de 8 % et celle de gaz de près de 13 %. L’objectif étant toujours identique : installer la sobriété dans la durée pour parvenir à une réduction de 40% de notre consommation d’énergie à horizon 2050 et atteindre nos objectifs climatiques. Raison de plus pour lancer « l’acte 2 » et demander aux grands groupes, de promouvoir de nouvelles mesures de sobriété auprès des TPE-PME (très petites, petites et moyennes entreprises), fournisseurs, clients et partenaires avec lesquels ils travaillent.

    Nouvelles mesures

    Première idée : demander aux patrons de fixer des objectifs chiffrés de baisse de la consommation d'énergie et de les publier sur Internet ou sur des plateformes dédiées. Ensuite demander aux salariés de rouler à 110 km/h sur autoroute lors de leurs déplacements professionnels « Cela représente 3 minutes sur un trajet de 50 km, mais 20% d'émissions de CO2 (dioxyde de carbone) et de consommation de carburant en moins », précise Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. Celle-ci a également insisté sur l’importance de faire baisser les consommations de carburant, les seules n’ayant pas baissé en 2022 par rapport à 2021, en mettant en avant le covoiturage et les moyens de transport plus propres tout en accélérant la transition des flottes professionnelles vers l’électrique.

    Autre rappel à l’approche de l’été : pas de climatisation en-dessous de 26 degrés dans les bureaux et sensibilisation aux dépenses énergétiques liées à la ventilation des bâtiments. Enfin le gouvernement demande aux entreprises et aux partenaires sociaux d’intégrer un facteur d’économie d’énergie au télétravail. Bien organisé, le télétravail permet en effet de faire des économies d’énergie importantes. C’est ce que révèle une étude de cinq mois (novembre 2022 à mars 2023) sur les effets du télétravail de l'Ademe (Agence de la transition écologique) et l'Ifpeb (Institut français pour la performance du bâtiment). Cette étude calcule les gains d'énergie dans les transports, une dizaine de sites professionnels et les domiciles d'une centaine de salariés volontaires en télétravail.

    Bilan positif du télétravail

    « Les premiers résultats montrent que le bilan énergétique du télétravail est positif dans la plupart des cas, et très positif dans tous les cas lorsqu'il est organisé, et en particulier lorsqu'il s'accompagne de la fermeture d'un site sur plus de 48 heures », indique le ministère. Les deux premiers mois de l’expérimentation menée permettent d’ores et déjà de conclure que le bilan énergétique global du télétravail est positif, avec des variations selon les sites étudiés. Les économies d’énergie sur le transport jouent un rôle clé dans le bilan global. Elles sont fortement dépendantes de la localisation du site et de la distance domicile-travail. A Paris, ces distances sont plus courtes et plus fréquemment réalisées à pied, en vélo ou en transport en commun. En région, les distances sont plus importantes et la voiture est plus utilisée. L’économie de carburant est donc plus forte. Ainsi, l’expérimentation montre qu’en région, les économies d’énergie sont 2 à 4 fois plus importantes qu’à Paris. 

    Même si l’étude se poursuit en ce moment, on peut dire que le plan de sobriété a déjà permis une économie d'énergie moyenne de 20%, tous usages confondus, dans les bureaux et de 38% sur le chauffage en novembre et décembre 2022 par rapport aux mêmes mois en 2021 (donnée corrigée des variations climatiques).