2023 M06 1
À Marseille, un système de réservation obligatoire a été mis en place l’été dernier pour accéder à la célèbre calanque de Sugiton. Une jauge de 400 personnes par jour avait ainsi été instaurée pour préserver le site de l'érosion. Et pour cause : sa fréquentation pouvait atteindre facilement 2 500 personnes par jour ces dernières années. Une sur-fréquentation qui cause des ravages sur la faune et la flore de ce site d’exception.
Face au succès de ce premier test, le dispositif a été reconduit cet été à Sugiton, et il commence à s’étendre à d’autres sites touristiques, en France et ailleurs dans le monde. Une manière simple de lutter contre le tourisme de masse qui semble donc faire ses preuves.
En Corse ou à Porquerolles, on limite également le nombre de touristes
Dans le Var, près de Porquerolles, la fréquentation des îles du parc national de Port-Cros sera également restreinte cette année, et ce pour la troisième année consécutive. Seuls 6 000 visiteurs y seront acceptés chaque jour. Une mesure qui doit protéger la biodiversité et qui sera effective de la fin juin jusqu’au 31 août.
Ce parc national situé sur la Côte d'Azur, qui regroupe les îles de Porquerolles, Port-Cros et du Levant, avait instauré des quotas de fréquentation dès 2021. "La régulation de l'accès à l'île de Porquerolles constitue une avancée pour la protection de l'environnement mais aussi pour la garantie d'une expérience ilienne de qualité", a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Giran, président de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée et maire de Hyères, qui voit aussi dans ces restrictions une manière de garantir la qualité de l’expérience touristique.
En Corse, une feuille de route pour mettre en place des "quotas de fréquentation" des îles Lavezzi est également en cours d’examen et pourrait déboucher à des restrictions.
Le démarketing, l’autre solution ?
À l’étranger, ce système de jauges pour limiter l’accès à certains sites touristiques existe aussi depuis de nombreuses années. C’est le cas au Pérou au Machu Picchu où, depuis 2017, des restrictions ont été prises. Pour le visiter, il faut réserver un créneau horaire sur un site dédié, les visites sont limitées à quatre heures et le nombre de visiteurs est restreint à 4 000 personnes par jour.
Mais face au tourisme de masse, une autre solution commence à être testée par certaines communes : le démarketing. Une pratique qui consiste à ne plus communiquer à outrance sur ses jolis paysages afin d’arrêter d’attirer les touristes. En somme, fini les brochures et les campagnes de publicité, pour vivre heureux, vivons cachés. C’est une solution qui est testée ces derniers temps à Etretat ou, en Bretagne, sur la presqu’île de Crozon.