Pour sauver le climat, sauvons les baleines : chacune absorbe autant de Co2 que 1000 arbres

Vous pensiez que seuls quelques hippies voulaient encore sauver ces éléphants océaniques ? Vous allez voir que côté écologie, les baleines pèsent dans le "game" de la lutte contre le réchauffement climatique.
  • Nous sommes en 2021, tout le monde sait que le dioxyde de carbone est responsable de l’effet de serre qui provoque le réchauffement climatique. Beaucoup sauvent aussi que les arbres nous aident à combattre cette crise en capturant le Co2 produit par l’activité humaine. Mais peu savent que dans ce combat, nos meilleurs alliés se cachent sous les mers.

    En effet, chaque baleine va absorber, dans toute sa vie, près de 33 tonnes de CO2. Et une forêt, allez-vous demander ? En moyenne, un arbre séquestre 21 kilos de dioxyde de carbone. Il en faut plus de 1500 pour égaler l’action bienfaitrice d’un seul cétacé. Contrairement à ce qu’on vous a dit, la taille compte.

    Le (très très) Grand bleu

    Blanche, bleue, à bosse ou boréale… les baleines forment une famille large parmi les cétacés. Mais tous ces cétacés ont un point commun de taille : la baleine est simplement le plus grand animal vivant sur terre et peut atteindre 33 mètres de long. Le plus petit de ces colosses pèse au minimum 2 tonnes et 200 au maximum. Et c’est là leur atout. Car, quoiqu'en dise Karadoc dans Kaamelott, "le carbone c'est la vie". Tout au long de son existence, n’importe quel animal stocke du carbone dans son corps. Coup double : la baleine est gigantesque et elle peut vivre 200 ans… Toutes catégories confondues, la baleine est la championne de cette planète.

    Comme si cela ne suffisait pas, leurs déjections sont riches en nutriments qui servent à la croissance du phytoplancton. Et vous allez voir comme c’est bien fait, le plancton lui-même capture 40 % du dioxyde de carbone que nous produisons.

    Et leur plus beau cadeau, c’est que même quand elles décèdent, les baleines conservent ce CO2 séquestré en reposant au fond de l’océan. Ce qui n’est pas le cas lorsqu’elles sont pêchées pour leur chair, puisqu’hors de l’eau elles relâcheront leur CO2. Hélas, des décennies de pêche industrielle – notamment au Japon – ont décimé les cétacés.

    Pêcheurs, capitaux

    Selon les estimations de scientifiques américains, 66 % à 90 % de leur espèce a disparu, comme le relaie le Financial Times, ne laissant par exemple que 5000 baleines bleues sur Terre. Elles étaient 50 fois plus au début du siècle dernier. Des projections ont été faites par ces chercheurs en 2010 qui estiment que leur massacre a engendré le rejet dans l’atmosphère de 70 millions de tonnes de CO2 en un siècle. Ce que feraient 15 millions de voitures roulant pendant un an.

    Nous assistons donc à un non-sens : le monde entier tente de réorganiser production et consommations de milliards d'individus pour réduire nos émissions de CO2 alors qu'une espèce peut nous y aider mais que nous l'éradiquons. C'est pour combattre cette abération que plusieurs associations sont parties en guerre contre le massacre des baleine. La plus célèbre ? L'ONG Sea Shepherd qui défend aussi dauphins et les océans au sens large. On peut aussi évoquer Whale Track qui suit chaque baleine pour en empêcher les captures.

    Mais ces résistants maritimes ne sont pas les seuls à vouloir sauver les baleines. Contre toute attente, une proposition de défense est venue du... Fond Monétaire International.

    « L'impact vertueux d'une seule baleine sur la planète est évalué à 2 millions de dollars. C'est pourquoi certains économistes proposent de les "salarier" pour ce travail bien fait. »

    Puisque la lutte contre le réchauffement climatique coûte cher aux états, le FMI a voulu évaluer l’action en faveur du climat des géantes des mers. En réfléchissant selon le prix du carbone au sein du système de compensation carbone (décrit ici), les économistes ont alors établi le montant de l’apport de chaque baleine à au moins 2 millions de dollars. Si l’on a déjà interdit la pêche des baleines dans de nombreuses régions du globe, on peut aussi inciter à les sauver et les laisser se reproduire.

    C’est le sens du programme REDD des Nations Unies qui, partant du fait que la déforestation est responsable de 17 % des émissions de carbone, distribue des incitations aux gouvernements qui protègent leurs forêts. Sur le même principe, le FMI a imaginé verser un « salaire » à ceux qui aident les baleines à survivre et prospérer. "Nous estimons, conclue le rapport des experts, qu'il vaudrait la peine de subventionner les efforts de séquestration du CO2 de ces baleines à hauteur d'environ 13 dollars par personne et par an."

    Une proposition folle en apparence, mais qui a fait profondément réfléchir tant la lutte pour sauver le climat coûte cher aux états. Il reste toutefois beaucoup d'éléments à préciser pour envisager sa mise en place : comment répartir le règlement de ce salaire entre les pays et sur quelle base ? Mais l'idée a suffisamment remuer les choses pour qu'elle ne retourne pas dans les profondeurs sans faire de gros remous.