Pourquoi la mort du ticket de caisse est-elle une renaissance pour l’environnement ?

On le récupère par réflexe et il finit souvent quelques heures plus tard à la poubelle. Le problème, c’est que le ticket de caisse n’est pas recyclable car il est imprimé sur du papier thermique. Et qu’en plus il est gavé de Bisphénol S ou F, qui sont des perturbateurs endocriniens. Pour lutter contre ce gaspillage et ces risques sanitaires, le bon vieux ticket va disparaître le 1er janvier 2023 en France. Et c’est une excellente nouvelle car on en imprime plusieurs milliards chaque année.
  • Pourquoi les tickets de caisse sont-ils un danger pour la planète ? Parce qu’il faut beaucoup d’eau, de bois et d’énergie pour les fabriquer auxquels il faut ajouter l’emballage et le transport. On estime qu’environ 300 milliards de tickets de caisse papier sont produits chaque année, impliquant la consommation de 18 milliards de litres d’eau, 25 millions d’arbres et 22 millions de barils de pétrole. Dans ce contexte, la France a mis en place le projet de la loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire en réduisant notamment leur impact écologique. Résultat : depuis fin 2020, les tickets ne seront plus imprimés systématiquement mais seulement à la demande des clients pour les montants inférieurs à 10 euros. 

    Un impact sur la santé

    En 2015, des études ont démontré la présence d’un perturbateur endocrinien, le Bisphénol A (BPA), dans les tickets de caisse. D’ailleurs, le papier thermique représenterait la deuxième source la plus importante de BPA après l’alimentation. Manipuler un ticket de caisse pourrait avoir des conséquences dangereuses sur la santé. Les risques sont multiples : risques de cancer, maladies cardiovasculaires, déséquilibres hormonaux, fausse couche, …. Si le BPA a été interdit depuis 2015, il a été remplacé par le Bisphénol S ou le Bisphénol F qui restent, même si peu d’études ont été réalisées pour le moment, tout aussi dangereux.

    Contrairement à ce qui se fait de plus en plus dans les pays du nord de l’Europe, l’immense majorité des commerçants français impriment encore systématiquement les tickets de caisse, sans demander à leurs clients s’ils le désirent ou non. Pourtant la plupart de ces reçus papier finissent à la poubelle, dans la rue ou dans nos tiroirs. Et pour ceux que nous conservons, la plupart sont déjà égarés avant d’avoir pu servir pour un remboursement ou pour la comptabilité.

    Vers le ticket dématérialisé

    Si le ticket de caisse par email semble être une bonne alternative, de plus en plus utilisée, il a lui aussi un impact environnemental. Selon Frédéric Bordage, spécialiste en numérique responsable, le ticket de caisse électronique représenterait encore « 5 grammes de gaz à effet de serre et 3 centilitres d’eau » face aux « 2 grammes de gaz à effet de serre et 5 centilitres d’eau » pour un ticket de caisse papier. Au final, si le papier consomme plus d’eau que le ticket par mail, ce dernier génère plus de gaz à effet de serre que le papier. 

    Alors, le ticket de caisse dématérialisé semble être la solution la plus intéressante pour l’environnement, encore faut-il savoir l’utiliser. Tout d’abord, il ne faut pas l’imprimer et surtout il faut le consulter dans la demi-heure après son émission. Car le fait de visionner, envoyer, télécharger son ticket ou bien même juste de le stocker consomme beaucoup d’énergie. Finalement, la solution la plus respectueuse pour l’environnement reste d’envoyer directement le ticket sur le compte client de l’acheteur. Et c'est vous qui allez le consulter, si besoin. Ça règle le problème de la consommation d'eau ET des gaz à effet de serre.