"Un visa pour la liberté", film coup de poing contre toutes les discriminations sexuelles

"Un visa pour la liberté" d'Ayse Toprak est sorti le 11 mai. Une semaine plus tard, ce 17 mai, c’est la journée mondiale de la lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (haine envers les personnes bisexuelles, pansexuelles ou omnisexuelles). L’occasion rêvée de mettre en lumière ce documentaire puissant, à mi-chemin entre coup de poing sur la table et caresse pour ranimer l’espoir.
  • Voici un film qui ne laissera personne indifférent. Sortie le 11 mai dernier, Un visa pour la liberté est un documentaire poignant réalisé par Ayse Toprak. 

    Mr Gay Syria (le titre en anglais du film) raconte deux destins croisés. Celui d’Husain, un coiffeur de 24 ans homosexuel, syrien, marié de force à une femme, qui a eu un bébé et s’est exilé en Turquie avec sa famille. Et puis, à 1800 kilomètres de là, en Allemagne, celui de Mohammed, réfugié lui aussi, fondateur du mouvement LGBT syrien.

    Entre les souvenirs douloureux du déracinement, de la vie passée dans un pays qui condamne l’homosexualité, le même rêve anime les deux hommes : participer au concours Mr Gay World. Pour eux, on ne parle pas d’un simple concours de beauté, mais d’une plateforme internationale pour faire entendre leur voix et celle de toutes les personnes LBGTQIA+ de leur pays. 

    L’espoir pour Husein, il se matérialise sous la forme d’un visa. Un visa pour l'Europe, à Malte, afin de participer à Mr Gay World. Le coup de poing de Mahmoud, il est en plein cœur de la culture patriarcale et homophobique de son pays. Un pays dans lequel, pourtant, il rêve de retourner. 

    « J’ai perdu ma citoyenneté, je ne pourrai pas retourner en Syrie, je suis bloqué ici pour toujours. J’ai l’impression d’être perdu et de flotter entre deux mondes. »

    Voici ce qu'écrivait Mahmoud à son amie Ayse Toprak, en 2014. C’est justement suite à sa rencontre avec le jeune réfugié que la réalisatrice, installée à Istanbul, a pensé à tourner Un visa pour la liberté. 

    C’est « leur détermination à affronter l’adversité et retrouver une vie meilleure » que la jeune femme a voulu mettre en boîte. En boîte puis sur grand écran, pour que spectateurs et spectatrices du monde entier puissent s’inspirer de ces deux hommes touchants, courageux et infiniment attachants. 

    Ayse Toprak se dit « convaincue que la construction d’une meilleure société ne consiste pas uniquement à se battre pour ses propres droits, mais aussi ceux des autres. » Un beau message qu’elle transmet dans ce film salué par la critique, et un message essentiel à faire passer en cette journée mondiale de la lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

    Les droits de chaque personne comptent et méritent d’être défendus.

    A lire aussi