2023 M07 26
C’est désormais une certitude : le nombre d'espèces d'insectes pollinisateurs diminue constamment. Dans certains endroits, cette baisse est de l'ordre de 70 % à 90 %. Ces insectes sont pourtant essentiels au maintien de la biodiversité car ce sont eux qui transportent le pollen des organes de reproduction mâles vers les femelles et ainsi permettent la reproduction de la majorité des plantes et des fleurs. À travers le monde, 75 % des cultures agricoles dépendent de ce transport naturel par des insectes ou par d'autres animaux comme les oiseaux. Avec un premier résultat visible et dramatique : la chute de la productivité de l'agriculture.
Le déclin des pollinisateurs est donc un drame pour l’homme et il faut tout faire pour les préserver. C’est le sens de la campagne lancée par le SPIPOLL, le Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs, créé en 2010 par l’Office pour les insectes et leur environnement et le Muséum national d’histoire naturelle. Le but : mettre en place un programme pour demander aux citoyens de produire des données sur les insectes pollinisateurs et/ou floricoles à l'échelle de la France. L'université de Bordeaux, l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) ainsi que le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) sont à l’initiative de ce programme.
Alors, pas besoin d’être un spécialiste des insectes ou des fleurs pour participer à ce projet scientifique. Pas besoin non plus d’être équipé avec du matériel photographique sophistiqué, un simple smartphone suffit ! Le protocole consiste à choisir une plante en fleur et à photographier tous les insectes qui s'y posent pendant 20 minutes, dans un rayon de 5 mètres. Pour chaque pollinisateur, il est recommandé de réaliser trois plans : un plan serré sur l’insecte et la plante, un plan plus large et un plan de l’environnement. On peut facilement observer les pollinisateurs entre mars et octobre. Les photos peuvent être prises dans un jardin, dans un parc public ou tout simplement sur un parterre de fleurs.
Les photos doivent être ensuite partagées sur le site internet du SPIPOLL et sont accessibles à tous les visiteurs. Les lieux des prises de vue se retrouvent sur une carte interactive de Bordeaux et l’identification des fleurs et des insectes se fait à l'aide d'une clé d'identification. Objectif : découvrir et partager des insectes pollinisateurs autour de chez soi tout en s'amusant. Évidement toutes ces données seront ensuite étudiées et analysées par les chercheurs. Et il faudra entre 4 et 5 ans pour établir les premières conclusions scientifiques de cette étude et émettre des recommandations.
Plus d'info sur la page Facebook du SPIPOLL.