Le rétrofit, la pratique gagnante pour développer l’écomobilité ?

Et si pour une mobilité vraiment green, on décidait de ne pas acheter de véhicules électriques. Mais plutôt de retrofiter nos vieilles voitures, nos vieux scooters et nos vieux vélos ?
  • L’électrique est aujourd’hui considérée comme la solution idéale pour diminuer l’impact environnemental du transport. Un secteur qui, rappelons-le, représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre de la France. Plus de 330 000 véhicules électriques sont en circulation en France aujourd’hui. D’ailleurs, en 2040, il sera interdit de vendre des véhicules neufs roulant à l’essence ou au diesel. Un courant électrique qui séduit aussi les usagers du vélo puisqu’en 2020, ça n’est pas moins de 500 000 vélos électriques qui ont été vendus dans l’hexagone. 

    Mais chaque nouveau véhicule acheté implique l’abandon d’un ancien véhicule qui, au mieux sera réutilisé, au pire jeté et entre les deux, plus ou moins recyclé. Une solution imparfaite d’un point de vue sentimental, mais aussi environnemental. Et c’est la raison pour laquelle le retrofit représente une véritable solution d’avenir, que ce soit pour votre Vespa, votre vieux vélo ou encore cette 4L que vous avez rachetée pour le 4L Trophy de l’année prochaine.

    Transformer n’importe quel véhicule en électrique, c’est possible !

    Le rétrofit qu’est-ce que c’est ?  De l’anglais « moderniser », le terme désigne la pratique qui consiste à convertir un véhicule thermique en électrique. Réservée initialement à des collectionneurs de vieilles voitures et à des initiés, la pratique se répand notamment depuis l’arrêté du 3 avril 2020 qui légalise officiellement la circulation des véhicules d’occasion convertis à l’électrique. 

    Une conversion qui ne peut s’effectuer que par un professionnel. Pour cela, plusieurs entreprises se sont déjà mises à la pratique. C’est le cas par exemple de Transition-One et Retrofuture, deux enseignes qui proposent la conversion de voitures à l’électrique, ou encore de la startup Carwatt qui propose ce service pour les flottes de véhicules professionnels. Le retrofit consiste essentiellement à remplacer le bloc moteur thermique par un ensemble fonctionnant grâce à des batteries lithium-ion. 

    Mais il n’y a pas que les voitures qui peuvent bénéficier de ce processus d’électrification. D’autres startups ont également développé le rétrofit pour les vélos et les scooters. Parmi elles, on peut citer Teebike, qui met en pratique le rétrofit sur les vélos rien qu’avec une roue ou encore Noil avec les deux-roues motorisés, et notamment les modèles de la marque Piaggio, qui possèdent souvent un fort capital sentimental pour leurs propriétaires. 

    Des initiatives qui se multiplient mais quelques détails restent à régler pour démocratiser la démarche.

    « En fonction des véhicules, il faut compter entre 10 000 et 20 000 euros. Les prix sont plus abordables pour les scooters. Environ 500 euros pour un solex et environ 3 000 euros pour une Vespa. »

    Le rétrofit détient-il tous les avantages ?

    Si le procédé apparaît comme une solution contre le changement climatique, son prix et les conditions techniques pour s’y mettre ralentissent encore la pratique. 

    L’homologation, visant à déterminer si le modèle à convertir correspond aux normes de sécurité pour bénéficier de la conversion, s’avère parfois longue en raison des procédures à valider. Si c’est plus simple pour les vélos - de nombreux kits d'électrification existent et sont en vente librement - la procédure est plus compliquée pour les voitures : il faut tout de même changer l’intégralité de la motorisation et s’assurer que le bloc batterie installé soit aux normes. 

    Enfin, le coût de cette transition est encore très difficile d’accès. En fonction des véhicules, il faut compter entre 10 000 et 20 000 euros. Il faut avouer que cette possibilité, initialement, était destinée aux collectionneurs de voitures et non aux particuliers. La filière étant encore très récente, on peut espérer que ces prix diminuent à l’avenir. Pour les vélos et les scooters, les prix son beaucoup plus abordables, environ 500€ pour un solex, et jusqu’à 3 000 euros pour une vespa.

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