Des mauvaises herbes qui nous veulent du bien

Orties, ronces, pissenlits sont le cauchemar des propriétaires de jardins. Pourtant, ces plantes sauvages nous regorgent de qualités. A la fois gustatives, médicales ou même industrielles, elles peuvent servir à tout. Zoom sur ces végétaux hors-norme.
  • Les orties, ça pique et ça agace parce que ça pousse toujours dans les endroits du jardin difficilement accessibles à l’entretien. C'est pareil pour les ronces. En plus, même avec des gants, il est difficile de les attraper. Quant aux pissenlits, ils ont le mauvais goût de prolifèrer en quelques semaines en lieu et place de votre gazon ! Cependant, après avoir découvert leurs vertus, vous changerez assurément d’avis sur ces plantes honnies par les maniaques du jardinage.

    L’ortie 

    Plante vivace, originaire d’Eurasie qui peut dépasser le mètre soixante, l'ortie était déjà bien connue à la période antique. Elle servait à soigner la toux, la tuberculose ou encore l'arthrite. La flagellation avec ses tiges faisait aussi partie des ordonnances des médecins grecs ou romains. Aujourd’hui, on reconnait ses nombreuses vertues médicinales dans le traitement des infections urinaires ou des rhumatismes. Bref, tout ce qui est de l’ordre de l’inflammation. En médecine ayurvédique, l’ortie est l’ingrédient de base pour faire cesser les hémorragies utérines, les saignements de nez, les éruptions cutanées et l’eczéma. Depuis les années 80, ses racines sont même prescrites pour soigner l’hypertrophie bénigne de la prostate. Mais ce ne sont pas ses uniques qualités, l’ortie présente aussi des atouts culinaires. En Europe, elle se consomme en potage ou en salade. Rassurez-vous, ses feuilles ne piquent plus dès lors qu’elles sont sèches ou cuites. Grâce à sa haute teneur en chlorophylle, elle est employée comme colorant vert naturel dans les conserves de légumes. Enfin, le purin d’ortie est un excellent ingrédient naturel.

    Les ronces

    Contrairement à ce qu’on croit, le fruit de la ronce s’appelle le mûron, pas la mûre qui est le fruit du murier, bien que ces deux-là se ressemblent presque à s’y méprendre. Cette mise au point faite, tout le monde s’accorde pour dire que les mûrons, c’est bon. Plante comestible qui pousse partout en France, la ronce a des propriétés gustatives et thérapeutiques plus intéressantes quand elle est jeune. Pelées, les tiges peuvent se consommer en salade ou cuites comme des asperges. Les Indiens du Grand Nord cueillaient les fruits immatures puis les conservaient dans de la graisse de phoque pour en faire une espèce de pâte de fruit. On peut faire du thé avec ses feuilles fermentées et de la tisane avec ses fleurs séchées. Très proche du framboisier qui fait le régal des enfants dès le mois de juin, ces deux plantes sont considérées en phytothérapie comme astringentes et diurétiques. Concrètement, l’astringence a un effet vasoconstricteur sur les tissus de la peau. Les décoctions de feuilles de ronce ou de framboisiers sont ainsi employées pour soigner les troubles menstruels, les irritations de la bouche et de la gorge ou encore l’acné. En bain de bouche et en gargarisme, elles soulagent l'angine, la gingivite, la laryngite etc.
    A noter, une petite différence qui a son importance, selon son transit : la ronce serait plutôt constipante tandis que le framboisier serait plutôt laxatif.

    Le pissenlit 

    Son nom français fait certainement allusion à ses propriétés diurétiques.  Voilà, c’est dit ! Cette fleur jaune aux feuilles très dentelées se retrouve dans les prairies, (beaucoup trop) dans les pelouses des jardins ou en bordure de chemin. Elle fleurit au début du printemps et possède moult vertus. Riche en fer, calcium, manganèse, acide gras ou encore en antioxydants, le pissenlit est reconnu pour traiter le manque d’appétit, les troubles digestifs mineurs, mais aussi pour améliorer les fonctions hépatiques, urinaires et biliaires. Mieux : il prévient l’apparition de calculs rénaux. Toutefois, avant d’en faire une cure, faites-vous confirmer la posologie par votre médecin. D’un point de vue gustatif, ses feuilles gorgées également de vitamine C et peuvent être préparées en salades. Avec les racines, on peut même faire une espèce de café très amer mais sans caféine. 
    Anecdote : la substance blanche qui jaillit de sa tige quand on la coupe a servi à la fabrication de pneus d’avion pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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