Covid-19 : des Anglais inventent le test 100% biodégradable

Parce que le Covid-19 a remis le plastique au goût du jour, une startup londonienne s’est attaquée au problème en mettant au point des tests salivaires 100% biodégradables. Sans jeu de mots, une nouvelle très positive à l'aube d'une hypothétique septième vague.
  • Visières, parois de protection, flacons de gel hydroalcoolique, emballages… S’il y a bien quelque chose qui a profité de la pandémie pour proliférer, c’est bel et bien le plastique. Dans la guerre contre le virus, le plastique est malheureusement devenu incontournable, car présent dans les outils de lutte : gants, blouses de protection, écouvillons et surtout tests de dépistage. En février 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé s’inquiétait dans un rapport des 87 000 tonnes d’équipements de protection individuelle expédiés entre mars 2020 et novembre 2021 :

    « Après avoir été utilisés, la plupart de ces équipements ont certainement fini au rebut. »

    S’ajoutent à l’ardoise près de 140 millions de kits de test générant 2600 tonnes de déchets « non infectieux », c’est-à-dire principalement en plastique.

    Entre 4 et 6 semaines pour disparaître

    Startup située à Londres, Morrama s’est attaquée à la problématique des tests de dépistage en inventant une solution 100 % biodégradable. Baptisé Eco-Flo, ce test salivaire se compose de seulement 4 éléments : le kit de test, le tampon absorbant servant à récolter la salive, la bandelette où apparaît la réaction colorimétrique, et enfin l’emballage. Ce dernier comporte les instructions à suivre. Pas de notice, donc moins de déchets.

    En supprimant l’écouvillon – qui a tant traumatisé nos pauvres narines – et le tube à essai, Eco-Flo s’affranchit du plastique à usage unique. Sa composition en pâte à papier -pour le kit- et en bioplastique compostable -pour l’emballage- permet une décomposition totale entre 4 et 6 semaines.

    La biodégradation est peut-être la seule solution pour ces tests, car comme l'explique l'OMS dans son rapport, 30 % des établissements de santé (60 % dans les pays les moins avancés) ne sont pas équipés pour gérer les quantités de déchets existantes. Et tout particulièrement les déchets liés à la Covid-19.

    En attendant les prochaines vagues

    Bien que l’épidémie semble perdre en intensité ces derniers mois, l’Eco-Flo n’arrive pas après la bataille. Jo Barnard, fondatrice de Morrama, rappelle que son test écolo risque d'être indispensabe :

    « Alors qu'une grande partie des pays occidentaux ont abandonné les campagnes massives de dépistage de Covid-19, les experts avertissent régulièrement que les pandémies vont augmenter avec le temps. »

    Sur le même registre, on peut également citer le masque de protection entièrement biodégradable, grâce à sa composition à base de fibres de canne à sucre, d'amidon de riz et de polymères biosourcés élaborée par une société installée dans les Alpes-Maritimes.

    Qu'on se le dise, la Covid-19 et les autre vilains virus émergents ne viendront pas à bout de notre lutte contre la pollution plastique !

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