Les Sponge-city, le modèle chinois pour lutter contre les inondations

En Chine, pour lutter contre les catastrophes climatiques, le gouvernement a lancé une initiative pour créer de véritables "villes éponges" capables d'absorber les eaux de pluie afin de limiter les inondations
  • Du côté de la gestion des eaux de pluie, l'exemple de la Chine, qui connaît une multiplication d'événements climatiques extrêmes ces dernières décennies, est particulièrement instructif.

    Entre mai et juillet 2020, 27 provinces chinoises ont vu 447 de leurs rivières quitter leur lit. Pour 33 d'entre elles, les niveaux atteints ont dépassé les précédents records historiques. Près de 55 millions d'habitants ont été touchés par ces désastres climatiques.

    Face à l'ampleur du problème, les autorités chinoises ont été secouées et contraintes à envisager des mesures préventives et curatives. La république chinoise s'est donc lancée, en 2015, dans un vaste programme qui concerne 30 mégapoles, appelé la "Sponge city initiative". C'est à dire aménager des espaces dans les mégalopoles pour absorber et capturer l'eau de pluie, afin de réduire les inondations. 

     

    Des parcs inondables pour réduire les inondations 

    Le concept de "Sponge city" a été développé par le professeur Kongjian Yu en 2013. Il consiste à déployer un ensemble de techniques pour que les villes absorbent naturellement les eaux pluviales et les crues. 

    Ce concept nécessite des aménagements urbains : création de toitures végétalisées, de potagers sur les toits ou encore de réservoirs pour stocker l'eau de pluie. La ville-éponge passe aussi par la plantation d'un grand nombre d'arbres et de haies et d'interconnexions des zones humides.

    Par exemple, dans le district de Pudong à Shangaï, la ville nouvelle de Lingang consacre 119 millions de dollars à végétaliser les toits, planter des arbres, créer des zones humides et des parcs inondables pour retenir l'eau de pluie. La ville construit également des routes perméables capables de stocker ses eaux de ruissellement. 

    Des techniques reprises aussi en Europe 

    L'avantage, c'est que ces aménagements contribuent à préserver la végétation de la ville et à lutter contre les îlots de chaleur pendant les longues périodes de sécheresse, qui se répètent été après été, désormais dans de nombreux points du globe

    30 villes sont concernées par ce vaste programme dont les mégapoles chinoises de Shangaï, Wuhan, Tianjin, et Shenzhen. L'objectif chiffré est qu'en fin de programme, 80% des zones urbaines chinoises recyclent a minima 70% de leurs eaux pluviales.  

    Les stratégies adoptées par la Chine pour lutter contre les inondations dévastatrices, à l'échelle d'un pays de la taille d'un continent, sont étudiées et reprises en Europe, notamment dans des grandes villes très urbanisées comme Paris, Lyon, Berlin ou Stockholm. C'est aussi le cas de la petite ville basque espagnole de Vitoria-Gasteiz, élue Capitale Verte de l'Europe 2012, et qui a mise en place une vaste ceinture verte de parcs et de jardins autour de son centre-ville. 

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