2022 M03 4
La France est aujourd’hui le leader européen en matière d’élevage de chèvres et de production de produits laitiers associés à cette pratique. En 2016, par exemple, l'hexagone a produit 603 millions de litres de lait de chèvre et plus de 120 000 tonnes de fromages de chèvre. Une production intensive qui n’est évidemment pas sans conséquences sur le bien-être de ces animaux.
Car, comme beaucoup d’industries, l’industrie laitière effectue une sélection dans les élevages pour ne garder que les animaux qui apportent le meilleur en termes de production. Et comme les poussins mâles qui sont tués à la naissance, les petits chevreaux sont envoyés à l’abattoir dans la semaine qui suit leur naissance. Ainsi, on estime que près de 700 000 chevreaux sont abattus chaque année en France, d’après la Fondation Brigitte Bardot.
Une problématique en phase de trouver sa solution grâce à l’essor de certaines associations qui veulent aider les animaux d’élevage à survivre. C’est en particulier ce que propose Règne Animal, qui aide à l’adoption des bébés chèvres.
Sauver près de 200 nouveaux-nés de l’abattoir chaque année
Portée par Carine Demaurey, cette association trouve sa raison d’être dans l’aide aux animaux abandonnés, victimes de maltraitance ou encore destinés à l’abattoir. C’est après avoir recueilli un chevreau dans son appartement il y a 4 ans que la jeune femme a été séduite par le côté affectueux et attachant de l’animal, et qu’elle décidé de lancer, chaque année, des campagnes de sauvetage de ces jeunes animaux.
L’association travaille donc en collaboration avec les élevages d’Île-de-France et de Normandie afin d’aider ces petits animaux à trouver une famille d’accueil qui les sauve de l’abattoir. Cette année, elle proposera près de 200 chevreaux à l’adoption. Un animal qui, pour celles et ceux qui possèdent un jardin, à la vertu d’être un excellent auxiliaire de jardin.
En France, Règne animal n’est évidemment pas la seule association à se positionner sur ce sujet et le chevreau n’est pas le seul animal concerné. Poules, poussins ou encore cochons : l’adoption des animaux d’élevage est une pratique en train de se développer.
Le bien-être animal favorise de nouvelles pratiques
Dans la Sarthe, par exemple, l’association GroinGroin a créé un refuge pour recueillir les cochons maltraités ou abandonnés. En 15 ans d'existence, près de 2 000 bêtes ont ainsi été accompagnées par cette association.
Plus récemment encore, la startup Poulehouse a aussi proposé un concept similaire pour sauver les poules de l’abattoir. Ici aussi, c’est un contrepied à l’élevage intensif qui est à l’origine de l’initiative. Car, dans l’industrie, les poules sont tuées après quelques mois seulement, dès que leur rythme de ponte n’est plus optimal. Un contresens alors qu’elles peuvent continuer de vivre pendant de longues années par la suite.
Poulehouse a donc créé plusieurs maisons de retraite pour poules afin de les accueillir et de leur éviter une mort précoce injustifiée. Faute de financement, l’entreprise arrêtera son activité cette année, mais quelques associations réfléchissent déjà à reprendre le concept. D’autant que la question du bien-être animal est de plus en plus importante pour les Françaises et les Français.
Un récent sondage IFOP précise par exemple que 69% des Français considère qu’il s’agit là d’un enjeu important, au même titre que l’écologie, la sécurité, l’économie ou le pouvoir d’achat.