Des collégiens installent des filtres anti-mégots pour sauver les mers
On les dit plus attirés par leurs consoles de jeux que par l’état de la planète. Pourtant la jeune génération est parfaitement lucide sur les enjeux environnementaux. Un nouvel exemple à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), où les élèves du collège Sainte-Ursule se sont mobilisés contre la pollution liée aux mégots de cigarettes qui se retrouvent souvent dans les caniveaux et les rues de leur ville.
2022 M01 19
Il existe peu d’enquêtes sur les ados et l’écologie. Mais la dernière en date, réalisée en 2014 par Ipsos pour l’ADEME, montre que les 15-30 ans sont parfaitement lucides sur les enjeux environnementaux. C’est le cas à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), où les élèves de 4éme du collège Sainte-Ursule ont eu une idée brillante. Pour lutter contre la pollution liée aux mégots de cigarettes, ils ont demandé l’installation de filtres à bouches d’égout. Objectifs de l’expérimentation ? Prévenir la pollution marine, quantifier les mégots jetés et sensibiliser les citadins. En concertation avec les élus locaux de Saint-Pol-de-Léon, ils ont commandé aux services techniques deux filtres à mégots. Le chaudronnier de la ville, dubitatif dans un premier temps, les a fabriqué puis ils ont été posés dans les bouches d’égout situées devant l’entrée de leur collège.
Sensibiliser sur la pollution de la mer
« La mer commence sur les trottoirs de la ville », c’est l’argument de poids des collégiens bretons, qui veulent sensibiliser sur le parcours « dévastateur pour la planète » que peut avoir un mégot de cigarette jeté par terre. En effet, 130 000 mégots sont jetés chaque seconde dans le monde et une grande partie se retrouve dans nos océans. Or, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau et mettre jusqu’à 15 ans pour se dégrader totalement dans la nature. « Des relevés réguliers de ces filtres permettront de quantifier les mégots jetés », expliquent les jeunes. Les élèves ont également créé une signalétique préventive pour que ces filtres ne soient pas vite saturés ou remplis de déchets. L’idée étant de sensibiliser les habitants au cycle de l’eau et en parallèle inciter les fumeurs à utiliser des cendriers et poubelles publiques.
Cette opération rappelle celle menée, en 2019, par la commune du Pouliguen (Loire-Atlantique). A l’époque déjà, des plaques informatives affichant le message « Ici commence la mer, ne rien jeter » avaient été placardées à proximité des grilles d’eau pluviale. Pour élargir le champ d’action de cette communication, le slogan était accompagné de pictogrammes de mégots de cigarette, mais aussi de liquides polluants, de plastiques et de déjections canines. Mais l’opération de sensibilisation la plus originale sur ce thème reste celle d’un bar de Grenoble qui, toujours en 2019, proposait une boisson à tous ceux qui rapportaient une pinte de 50 cl remplie de mégots. Motivant, mais à consommer avec modération bien sûr !
Petit rappel pour les fumeurs récalcitrants : jeter un mégot de cigarette par terre est désormais passible d’une amende de 135 €.