2021 M09 3
Il y a une chance sur deux pour que Le Mans vous évoque des rillettes pur porc. Dans l’autre cas, vous aurez pensé à un circuit automobile… Comme un contre-pied à ces deux clichés, Caroline Dubois et le Dr Servane Hochet ont lancé un refuge pour les cochons qui leur permette de vivre en dehors… du circuit. Car en France, 95% des porcs vivent en élevages intensifs. Une vie en cage, sur un sol bétonné, avant de mourir au milieu des 24 millions d’autres cochons abattus chaque année.
SÉQUENCE ÉMOTION AVEC CHARLOTTE❤🐷❤
— Refuge GroinGroin&Co 🐷 (@GroinGroin_Co) June 16, 2021
Charlotte s’est enfuie de l’élevage intensif où elle vivait. Elle a trouvé refuge chez une voisine au grand cœur... GroinGroin a accueilli Charlotte qui y vivra paisiblement en compagnie d’Heston, Pompon, Noé, Nala et Gertrude ! pic.twitter.com/gtwLNdeBay
Relevés au grand air
À peine 1 % de ces animaux demeurent en plein air. C’est pour changer ce constat que les deux compères ont lancé l’association GroinGroin et bâti leur refuge afin de recueillir les victimes d’une industrie mortifère.
A Neuvillette-En-Charnie dans la Sarthe, ce sont trois fermettes et 12 hectares de prés qui les attendent. Des niches pour s’abriter leur sont accessibles tandis que l’association peut compter sur des greniers à foin, une graineterie et des boxes infirmerie pour les soins et hospitalisations. Tout pour la centaine d’animaux rescapés qui vivent là et dont Caroline et quelques bénévoles s’occupent. Une dévotion qui a un coût certain.
Pour son action bienfaitrice, l’association a plusieurs fois été soutenue par la fondation 30 Millions d’Amis. Ce qui lui a permis de construire ses infrastructures. Mais cela ne suffisait pas face au flux de cochons ayant besoin d’être recueillis. Alors GroinGroin a trouvé un moyen de bien traiter ces animaux : elle vous propose de les adopter.
Qui veut devenir Le Parrain ?
Qu’on se comprenne bien, pas besoin de faire de la place dans votre 2 pièces-cuisine, les cochons sont très bien dans la Sarthe. Il vous suffit de choisir un animal déjà présent dans le refuge et de financer le reste de sa vie. Il suffit de consulter le portfolio du site de Groin Groin pour tomber sous le charme d’une de ces boules de poils (oui oui) de 80 kilos, puis d’envoyer votre demande.
« Le parrainage, explique Caroline Dubois, est un don qui couvre une partie des frais liés à l’hébergement, l’alimentation et les soins vétérinaires d’un animal du refuge ». Le montant versé chaque mois est parfaitement libre. Tout autant que le sera votre filleul. Vous recevrez un joli certificat de parrainage et pourrez suivre la vie de votre compagnon plusieurs fois par an.
Bien sûr vous pouvez aussi vous limiter à un don classique. Mais ne préférez-vous pas aller caresser votre nouvel ami le week-end, le regarder trottiner dès que sa gamelle est remplie ou faire sa sieste au soleil ? Accessoirement, 66 % du montant de votre parrainage est déductible des impôts. S’en passer serait gâcher, un peu comme ne PAS donner de la confiture à un cochon.
Je viens de parrainer la famille Barbapapa pour ma maman🐖🐖🐖🐖🐖🐖🐖🐖🐖🐖10 ptits cochons maman compris. C est ma mère qui va être surprise de prendre des news d’ une belle famille groin groin 🐷 💕💕💕👍👍👍 https://t.co/1I4GMRZE8p
— ELAN (@950Elan) May 29, 2021
Oh happig days
Le refuge a bien grandi en bientôt 15 ans et près de 2000 bêtes y sont déjà passés. Sa place reste pourtant limitée face à la masse de rescapés. Qu’ils se soient sauvé d’un élevage, d’un abattoir, d’un camion de transport ou qu’ils aient été abandonnés par leur propriétaire (comme c’est le cas de 7 cochons nains sur 10), tous les cochons sont accueillis à bras ouverts par Caroline.
Ajoutez aussi les animaux saisis par la justice pour maltraitance (comme ces animaux de ferme secourus en 2020), et tous les éleveurs qui cessent leur activité car elle ne les nourrit plus eux-même, et vous commencerez à vous sentir à l’étroit. Comme nos cochons dans leur cage. Alors pour leur donner de la place et que Le Mans change enfin de réputation, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Crédit photos : Facebook / GroinGroin