Le retour du diable de Tasmanie : une excellente nouvelle pour la planète !

Disparue d’Australie depuis 3.000 ans, l’espèce pourrait retrouver son habitat naturel. En effet, sept bébés diables ont vu le jour fin 2021 à Barrington Tops (au nord de Sydney). Ces naissances sont le fruit du travail acharné de nombreuses associations. Et ça, c’est une bonne nouvelle pour les petits amis de Taz.. et pour la préservation de la biodiversité.
  • C’est une victoire pour les défenseurs des espèces en voie de disparition et la biodiversité : après 3.000 ans de disparition du continent australien, le diable de Tasmanie vient d'y réapparaitre. L’espèce subsistait encore en Tasmanie (l’île dont il porte le nom) mais plus du tout en Australie où il a été totalement rayé de la carte. En 2020, 26 diables ont été prélevés sur leur île d’origine et réintroduit sur le continent dans un sanctuaire naturel au nord de Sydney par plusieurs associations dont Aussie Ark. C’est dans cet espace grillagé de 400 hectares, pour les protéger de diverses menaces, comme les maladies ou la circulation automobile, que les petits carnivores adultes ont été lâchés. Et c’est là également, que sept nouveau-nés viennent de pointer leurs petits museaux un an seulement après le début du programme. 

    « Une fois que les diables étaient libérés dans la nature, c’était à eux de jouer, et c’était nerveusement éprouvant pour nous, a confié le président de l’association Aussie Ark, Tim Faulkner. Il a fallu observer de loin jusqu’à ce que l’on puisse entrer dans l’enclos et avoir la confirmation de la naissance des premiers petits nés dans la nature. Quel moment ! »

    Pas plus grand qu’un petit chien, le diable de Tasmanie est connu pour sa férocité et ses puissantes mâchoires, capables de briser en mille morceaux de grandes carcasses. Ce marsupial nocturne à la fourrure noire ou brune est décimé depuis les années 1990 par une maladie, la tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie (DFTD), fatale à presque 100 % et qui a touché 85 % de sa population. Les animaux meurent de faim lorsque la tumeur atteint leur gueule et les empêche de manger. On estime à 25.000 les diables vivant encore en Tasmanie, contre 150.000 avant l’apparition de cette maladie. En Australie continentale en revanche, ils auraient été décimés par les dingos et l’activité humaine. Les premiers chasseurs ayant éliminé la majeure partie de la mégafaune du continent, les diables n’avaient alors plus rien à manger.

    Reconstitution d'un écosystème fonctionnel

    Les diables sont des charognards et jouent donc un rôle essentiel dans le maintien d’un écosystème équilibré et sain. C’est la raison pour laquelle les scientifiques œuvrent tant pour leur retour. Si tout se déroule sans heurt, les associations à l’origine de ce programme de conservation prévoit de relâcher 40 individus supplémentaires dans la même forêt protégée au cours des deux prochaines années. Et les diables auront de la compagnie. En effet, l’équipe de Tim Faulkner a également commencé à relâcher d’autres espèces indigènes en danger au sein du même habitat, notamment des wallabies de Parma, des bandicoots, des potoroos à long nez et des rats-kangourous. Ces petits mammifères, qui dispersent les graines et réduisent l’intensité des incendies en creusant la litière de feuilles, accélérant ainsi leur décomposition. Il s'agit donc bien de rétablir l’équilibre des populations animales locales, car le diable de Tasmanie n’est qu’une composante du bestiaire austral.

    Avec le retour du diable, c’est donc l’ensemble d’un écosystème qui va pouvoir se reconstituer sans que l’homme ait besoin d’intervenir à nouveau. C’est ce que l’on nomme le ré-ensauvagement. Moins d’intervention de l’homme mais plus de compréhension de l’interconnexion des espèces. Avec l’idée de les remettre en concurrence. Le meilleur exemple connu est celui appliqué avec succès dans le parc de Yellowstone aux États-Unis. Là-bas, la réintroduction du loup a enclenché la régénération des buissons en bord de rivières, la stabilisation des cours d’eau et le retour des oiseaux et des castors. L’avenir de la biodiversité ne serait donc pas seulement dans la conservation de la nature, mais aussi dans la reconstitution d’écosystèmes fonctionnels et vivants. Et ça c’est bon pour les amis de Taz mais aussi pour la planète ! 

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