2022 M05 18
L’écologie, ça coûte un pognon de dingue ? C’est en substance ce que répondent de nombreux décideurs lorsqu’il est question de la transition écologique. Une question sensible alors qu’on sait qu’au moins 1800 milliards de dollars de subventions publiques, soit 2 % du PIB mondial, sont à l'origine chaque année de destructions d’écosystèmes et d'extinctions d'espèces.
Cependant, lors de la publication du dernier volet de son 6ème rapport d’activité, le GIEC a consacré quelques lignes au coût du réchauffement climatique. Et les conclusions des scientifiques sont formelles : agir pour le climat, en restant sous la barre des 2°C de réchauffement, aurait des bénéfices économiques supérieurs au coût que cela engendre. Sous-entendu : agir pour le climat, ça coûte moins cher que de ne rien faire.
Les catastrophes climatiques : un coût de plus en plus énorme
Il faut avouer que les conséquences du réchauffement climatique ne sont pas enthousiasmantes. Aujourd’hui, on estime que le réchauffement global de la planète est de +1,1°C. Ce qui entraîne différentes catastrophes : des canicules extrêmes comme en Inde actuellement ou au Canada l’été dernier ; des épisodes de sécheresse, des incendies ou encore des inondations.
En 2021, selon les chiffres des grands réassureurs mondiaux, le coût des catastrophes naturelles a augmenté de 24% par rapport à 2020 et s’élève à 250 milliards de dollars. En Europe, les inondations de juillet 2021 en Allemagne, Belgique et France ont causé 40 milliards de dollars de pertes économiques ; ce qui en fait la catastrophe naturelle la plus coûteuse pour l’Europe depuis le début des années 1970.
Et d’après SwissRE, le premier réassureur mondial (entreprise qui assure les assureurs), le réchauffement climatique pourrait coûter 23 000 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2050, et entraîner une décroissance mondiale subie en raison de ruptures d’approvisionnement sur des ressources clés - l’eau et l’alimentation - même dans les pays développés.
Combattre le réchauffement climatique : des perspectives pour l’emploi
Ainsi, pour les experts du Giec, mais aussi pour de nombreux économistes (dont Nicholas Stern, l’ancien chef économiste et vice-président de la Banque mondiale), le coût de l’action climatique serait plus avantageux que les scénarios actuels.
En particulier, 4 secteurs clés pourraient même en bénéficier et favoriser les créations d’emplois pour résoudre aussi le problème du chômage : les énergies renouvelables, la rénovation énergétique des logements, la transition agroécologique et la restauration des écosystèmes naturels. Autant de perspectives qui nous donnent encore plus de raisons d’agir pour tenter de sauver la planète.