2022 M08 29
Depuis que la Cour suprême des États-Unis a révoqué, le 24 juin, l’arrêt Roe vs Wade, de nombreux États ont supprimé ou fortement restreint le droit à l'avortement. Une décision qui fait écho à celle du tribunal constitutionnel Polonais, prise en octobre 2020. Elle déclarait illégaux les avortements dus à une malformation grave du fœtus.
Depuis, le pays possède l'une des politiques les plus restrictives d'Europe en matière d'IVG. Il n'est permis qu’en cas de viol ou d’inceste, et sur autorisation d’un juge. Mais qu'en est-il du reste du monde ? Selon Amnesty International, plus de 50 pays ont modifié leur législation pour faciliter l’accès à l’avortement depuis ces 25 dernières années. Tour d'horizon des pays qui, eux, font avancer le droit à l'IVG.
En Amérique Latine
Les sénateurs argentins ont adopté, le 30 décembre 2020, un texte légalisant l’avortement. Il a été soutenu par le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, qui avait fait du sujet une promesse de campagne. Le pays autorise depuis l'IVG pendant les 14 premières semaines de grossesse.
Le cri de joie a explosé : l'avortement vient d'être légalisé en Argentine. "Nous avons fait l'histoire !", s'écrient les militantes qui attendent ce moment depuis des décennies. pic.twitter.com/8QpcefN4t8
— Angeline Montoya (@angelinemontoya) December 30, 2020
Le 7 septembre 2021, le Mexique décriminalise l'IVG. Une décision historique prise à l'unanimité par les juges de la Cour suprême. Il peut désormais être pratiqué dans la majorité des États jusqu'à la douzième semaine, voire plus en cas de mise en danger de la mère ou de viol.
Plus récemment, le 21 février 2022, c'est la Colombie qui a tranché : les Colombiennes peuvent dorénavant avorter jusqu'à la 24ème semaine de grossesse.
En Asie
En avril 2019, c'est la Corée du Sud qui invalidait sa loi anti-avortement, en vigueur depuis 66 ans. Il est officiellement possible d'avorter dans le pays depuis janvier 2021, jusqu'à la 14ème semaine. Petit hic : aucune nouvelle législation n’a depuis été mise en vigueur, créant un flou juridique qui pourrait s'avérer problématique.
Since January 1, 2021, women in #SouthKorea no longer face prison sentences and penalties for exercising their #right to #abortion, which has become legally recognized in the country.
— Kongra Star Women's Movement Rojava (@starrcongress) January 3, 2021
For women's health rights and for the chosen pregnancy! pic.twitter.com/ogLim0cuUP
Les Thaïlandaises peuvent, quant à elles, avoir recours à une IVG depuis février 2021. Le gouvernement a cédé à la pression de la rue, dépénalisant l'avortement jusqu'à 12 semaines d'aménorrhée.
En Océanie
À 15 000 kilomètres de la France, c'est l'Australie qui a vu récemment évoluer le droit à l'IVG. L'État du Queensland l'a légalisé le 17 octobre 2018, et ce, jusqu'à 22 semaines de grossesse. Dernier bastillon Pro Life, la Nouvelle-Galles faisait de même le 26 septembre 2019. En abolissant une loi vieille de 119 ans, elle a rendu l'IVG légale dans tout le pays.
En Nouvelle-Zélande, l'interruption volontaire de grossesse était passible de 14 ans de prison jusqu'en 2020. Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise, avait fait de sa dépénalisation une promesse de campagne. Le Parlement a voté la légalisation de l'IVG jusqu'à la 20ème semaine, le 18 mars 2020.
#Abortion is now legal in all of #Australia.#AbortionRights #AbortionIsAWomansRight pic.twitter.com/4Kv2d8OEfm
— teleSUR English (@telesurenglish) September 26, 2019
En Afrique
Le 21 octobre 2021, le Bénin modifie sa loi sur l'IVG. Désormais, les Béninoises peuvent avorter jusqu'à 12 semaines de grossesse. Avant, elles ne pouvaient y avoir recours que sous certaines conditions. Le pays est devenu le 4ème du continent africain à dépénaliser l'avortement.
En Europe
Dans les années 1980, l'Irlande voulait s'ériger en modèle anti-avortement. Suite à une longue bataille, le gouvernement a fini par céder du terrain. Il a légalisé l'IVG le 1er janvier 2019, jusqu'à 12 semaines. Une avancée qui peine malheureusement à s'ancrer dans le pays… L'année dernière, RFI rapportait que seulement un médecin généraliste sur dix se proposait de pratiquer une IVG. Quant aux maternités, seulement la moitié d'entre elles la propose.
Les réactions mondiales suite au séisme qui a secoué les États-Unis en juin dernier montre une chose : partout, le combat continue. Car non, aucune femme ne devrait être obligée de mettre au monde un enfant. Et non, interdire l'avortement ne les empêche pas d'interrompre une grossesse non désirée.
L’Institut Guttmacher est formel : 37 personnes sur 1000 ont recours à l'IVG dans les pays qui l’interdisent ou le restreignent. Dans ceux qui l'autorisent, c'est 34 personnes sur 1000.