

Pour avoir des ados épanouis, une mise au vert s'impose
C'est en tout cas le résultat d'une étude britannique qui assure que la nature est favorable au développement cognitif des adolescents et que leur accès aux espaces verts permet ainsi de réduire les risques de développer des troubles du comportement.
2022 M04 21
Au Japon, ses adeptes l'appellent Shinrin-Yoku : le bain de forêt. En France, c’est sous l’appellation de sylvothérapie qu’on nomme cette pratique qui consiste à s’immerger dans la nature et à câliner un ou plusieurs arbres. Une pratique qui à le vent en poupe ces dernières années et qui nous rappelle que la nature a des bienfaits thérapeutiques sur l’homme.
Car, à force de vivre dans des zones urbaines artificialisées, nous avons sans doute perdu de notre rapport à la nature. Pourtant, c’est prouvé par de multiples études que plus nous sommes proches de la nature et plus nous sommes en bonne santé. Des travaux menés auprès de personnes âgées ont même montré qu’elles vivaient plus longtemps quand leur maison était située à proximité d’un parc ou d’un espace vert.
Une autre étude publiée dans la revue Nature Sustainability, menée par des chercheurs britanniques de l'University College London (UCL) et de la New South Wales Law School, tend également à prouver que l’accès à la nature joue un rôle essentiel dans le développement cognitif et émotionnel des adolescents.

Lors de cette étude, les scientifiques anglais ont effectué des tests de développement cognitif, entre 2014 et 2018, sur 3 568 adolescents londoniens, tous âgés de 9 à 15 ans. Ces ados ont été divisés en deux groupes. Le premier avait un accès aux espaces verts, comme les forêts, les prairies et les parcs. Et d’après les chercheurs, ceux qui ont eu accès aux espaces verts ont obtenu des résultats plus élevés aux tests cognitifs.
Par ailleurs, l’étude démontre également que celles et ceux qui ont fréquenté ces espaces verts avaient 16 % de risques en moins de développer des problèmes comportementaux et émotionnels par rapport aux autres.
Evidemment, cette étude ne fait pas tout, et d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte dans ces résultats, notamment l’origine sociale des enfants interrogés. Néanmoins c’est une première piste d’étude intéressante pour améliorer le bien-être et le développement des plus jeunes. À condition, aussi, de savoir bien profiter de la nature.
Les arbres ne font pas tout, il faut aussi s’y intéresser
Ainsi, pour le Dr Qing Li, un praticien japonais qui est à l’origine de la sylvothérapie, la simple présence des arbres n’est pas suffisante pour nous faire profiter de ses bienfaits. C’est avant tout un état d’esprit qu’il faut développer pour en profiter pleinement : marcher doucement, s’asseoir contre un arbre, respirer à plein poumons, toucher l’écorce. C’est en fait le contact direct avec la nature et le fait de prendre le temps de l’observer et d’en profiter qui va déclencher le développement cognitif des plus jeunes.
Quoiqu’il en soit, cette étude prouve que les villes d’aujourd’hui ont tout à gagner à se végétaliser davantage. Car, que ce soit pour ramener de la biodiversité, pour réduire les phénomènes d'îlots de chaleur urbain et les risques d’inondations, ou encore pour améliorer la santé et le développement psychique des plus jeunes, la présence de la nature en ville est indispensable à l’être humain.