Pancarte d'une manifestation pro-climat

Pourquoi est-ce que le Giec se réunit en Suisse toute cette semaine ?

Les scientifiques membres du GIEC se réunissent en Suisse cette semaine, du 13 au 18 mars. Leur mission : se mettre d'accord sur le bilan de leur 6ème rapport de synthèse et son résumé aux décideurs, qui seront publiés le 20 mars. La difficulté ? Trouver un consensus avec 195 pays sur l'état du climat.
  • Les experts du Groupe intergouvernemental d’expert sur l’évolution du climat (Giec) se réunissent du 13 mars au 18 mars à Interlaken, en Suisse, dans le cadre de la dernière et ultime étape des travaux entamés par ces scientifiques en 2015 pour aboutir au 6ème rapport du Giec. Un cycle qui a permis de compiler, analyser et synthétiser plus de 100 000 publications scientifiques sur le climat. 

    Cette semaine va permettre aux experts du Giec de se mettre d’accord sur la synthèse finale de leurs travaux ayant abouti à la publication de trois rapports publiés en 2021 et 2022 concernant les preuves physiques du réchauffement climatique, les impacts du réchauffement climatique, et les mesures d’atténuation du réchauffement climatique. 

    À la suite de cette semaine décisive, les experts publieront le lundi 20 mars deux documents. Le premier sera une synthèse de ces 3 rapports. Le second, plus politique, sera le célèbre « résumé pour les décideurs ». Un texte sur lequel plane un enjeu politique majeur. 

    Pourquoi le résumé pour décideurs est important ? 

    Ce « résumé pour décideurs » revêt une importance particulière puisqu’il constitue la base scientifique sur laquelle doivent s’appuyer les responsables politiques pour tenir les objectifs de l’accord de Paris. Il doit ainsi être approuvé au mot près par l’ensemble des représentants des 195 pays membres. 

    Un consensus qui n’est évidemment pas facile à obtenir car de nombreux États cherchent à ce que les conclusions de ce rapport ne lui soient pas trop défavorables. Par exemple, on imagine mal les pays producteurs de pétrole favoriser des formulations concrètes sur la sortie des énergies fossiles. 

    Cette semaine de discussion sera donc cruciale pour valider les conclusions des experts du Giec et représenter le dernier consensus scientifique sur le climat avant le grand rendez-vous de la COP28, en décembre à Dubaï, où un premier bilan mondial des engagements des pays pour tenir les objectifs de Paris est attendu. 

    Pour rappel, les objectifs de l'accord de Paris sont les suivants : contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C et, si possible, à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Un objectif qui pourrait ne pas être atteint. En 2022, le réchauffement est déjà de +1,2°C et les trajectoires actuelles mènent plutôt à un réchauffement de +4,7°C.

    Mais pour agir, il n’est pas encore trop tard, et chaque demi-degré comptera dans la balance. 

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