Ces espèces menacées qu’on peut croiser près de chez soi

Il n'y a pas que le tigre du Bengale qui soit en danger d'extinction... La France est l’un des 10 pays à héberger le plus d’espèces menacées. Et voici celles que vous pourrez même croiser près de chez vous.
  • Saviez-vous que depuis février 2021, toutes les espèces de serpents répertoriées sur le territoire métropolitain sont protégées ? Les herpétophobes (personnes qui ont la phobie des reptiles) pourraient bien tourner de l'œil face à cette information… Pourtant, ces « petites » bêtes au sang-froid sont essentielles pour l’équilibre de nos écosystèmes.

    Concrètement, cela veut dire que si vous tuez un serpent, vous risquez désormais 3 ans de prison. Il faut dire que leur population ne cesse de diminuer… Et ce n'est pas la seule ! L’ONG Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UNICN) avance quelques chiffres alarmants : en France métropolitaine, 14% des mammifères, 24% des reptiles, 23% des amphibiens et 32% des oiseaux nicheurs sont menacés.

    Cette petite couleuvre à collier est très présente sur tout le territoire français. La bonne nouvelle ? Elle est inoffensive ! D'ailleurs, la majorité des serpents de France ne sont pas venimeux.

    Dans l’Hexagone, une espèce sur cinq est menacée de disparition

    Le plus étonnant, c’est que certaines de ces espèces en déclin peuvent paraître « communes ». Qui sait, vous partagez peut-être même leur habitat... Par exemple, le lapin de garenne est « quasi menacé » depuis 2017. Plus rare, le grand hamster, aussi appelé « hamster d’Europe » ne vit plus que dans une poignée de communes d’Alsace…C'est ça, un hamster d'Europe. Et franchement, peut-on faire plus mignon ?

    Un autre petit animal dont le destin préoccupe les défenseurs de la faune sauvage : le hérisson d'Europe. Et celui-ci, on peut le croiser à la campagne comme à la ville ! Il est certes protégé, mais en 20 ans, deux tiers de sa population a disparu. Il faut dire qu’entre 700 000 et 1 million de hérissons meurent chaque année sur les routes de France… Ça donne envie de ralentir un peu, non ?

    Enfin, champion malheureux des mammifères menacés en France, le vison d’Europe est en danger critique d’extinction. Bien que protégé lui aussi (depuis 1970) il en resterait moins de 250 sur le territoire d’après l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Les derniers représentants de l’espèce vivent tous en Nouvelle-Aquitaine. Un programme sur cinq ans baptisé « Life Vison »  a été lancé pour tenter de sauver l’espèce. 

    Dans le ciel non plus, ce n’est pas la joie

    Dès qu’on s’éloigne un peu des centres villes ultra éclairés, il n’est pas rare, les soirs d’été, de voir voler des chauves-souris. Pourtant, alors qu’elles sont toutes protégées par la loi, une espèce sur trois est actuellement en régression. Mais pourquoi ? Ces petits « batman » velus ont un cycle de vie très complexe qui ne supporte pas la moindre variation. Par ailleurs, elles se nourrissent d’insectes… Un met de plus en plus rare puisque décimé par l'utilisation massive d'insecticides dans l’agriculture. 

    Tu n'avais jamais vu une chauve-souris de près ? Maintenant, si. 

     

    Quant aux oiseaux ils désertent les campagnes, à l’image des hirondelles et des martinets…Mais aussi les villes. En même temps, pas simple de faire un nid en zone urbaine. Ainsi, 39 % des espèces d'oiseaux nichant en Ile-de-France sont menacées. Le moineau par exemple : on le croise encore souvent à Paris, pourtant sa population a chuté de 70 % entre 2003 et 2016. 

    Une prise de conscience qui sauve

    Heureusement, l’existence de programmes et de lois de protection de ces espèces change la donne. Prenez le castor : il avait quasi disparu du pays au début du XXe siècle… On n’en trouvait plus que sur quelques rives du Rhône. Aujourd’hui, il a refait son apparition dans le bassin de la Loire et en Île-de-France. Même histoire pour les phoques gris : il avait complètement disparu des côtes françaises à cause de la chasse. Aujourd’hui, il fait le bonheur des passants de la côte d’Opale et en baie de Somme. 

    A votre échelle, vous aussi, vous pouvez aider à préserver notre écosystème. Par exemple, en installant un abri à insectes chez vous ou dans votre parc préféré. Autre bonne idée pour attirer la biodiversité locale en ville : planter un (mini) potager sur votre balcon.

    D’un côté, il y a nos petites actions, de l'autre, celles des ONG et les grandes avancées, comme la stratégie nationale pour la biodiversité. Cette dernière sera adoptée début 2022 et s’étalera jusqu’en 2030. Elle prévoit d’enrayer le déclin de la biodiversité et de fixer, pour les dix prochaines années, des objectifs pour sa préservation. Si on s’y met toutes et tous, on peut donc espérer que l’hirondelle continuera à faire le printemps.

     

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