Dans les Cévennes, cet hôpital soigne les animaux sauvages en détresse

Depuis plus de vingt-cinq ans dans l’Hérault, 60 bénévoles font fonctionner Goupil Connexion, une association de sauvetage d’animaux blessés ou malades. En 2012, ils ont créé L’Hôpital de la faune sauvage, un programme unique en France.

Voici un hôpital vétérinaire unique en son genre, pourtant indispensable à l’heure où la faune sauvage s’amenuise. Chaque année, l'association Goupil Connexion, à Laroque (Hérault) sauve plus de 3000 animaux, dont près de 2000 sont ensuite relâchés dans la nature. Les patients, en majorité des animaux sauvages, comptent aussi des espèces domestiques, d'élevage ou exotiques.

Créée en 1996 à l’initiative d'une jeune vétérinaire et de quelques passionnés qui se sont associés pour faire découvrir et protéger la nature de proximité, son but avoué est de provoquer "des rencontres entre la nature et les humains", afin de transmettre des connaissances qui permettront à tout un chacun d’agir pour l’environnement. À l’hôpital, sorti de terre en 2012, on laisse faire les pros.

En effet, "l'Hôpital pour la faune sauvage a vocation à recueillir, soigner et réhabiliter des animaux sauvages en détresse pour les relâcher dans le milieu naturel, dans un souci de sauvegarde des espèces. Le travail en contact direct avec les animaux est toutefois restreint au minimum, afin de limiter leur stress", explique les membres de l’association Goupil Connexion, aux commandes d’un programme unique en France.

Un "relâcher" d’oiseaux et de hérissons a par exemple eu lieu, il y a quelques semaines, après plusieurs mois de soins à l’hôpital. Chouettes hulottes, pigeons ramiers, faucons crécerelles, merles, étourneaux et hiboux se sont envolés vers leur demeure, devant les yeux ébahis des enfants des écoles locales. "Informer et sensibiliser les citoyens à leur environnement, qu'il soit naturel, humain, animal ou social et donner envie à chacun d’agir et de développer des compétences en ce sens", tel est l'un des crédos de Goupil Connexion.

Oiseaux, hérissons, renards, faucons…

Catherine Audic, membre de l’association et spécialiste des hérissons, s’occupe également de transmettre son savoir afin de protéger les animaux, de mieux les recevoir et ainsi les préserver. "Si on ne fait rien, quand les enfants d'aujourd'hui auront 20 ans, il n'y aura peut-être plus de hérissons dans la nature", annonçait-elle en 2020 au micro de France 3. "Ce sont des animaux qui sont en grand danger de disparaître. (...) C'est ce qu'on appelle une espèce parapluie : si le hérisson disparaît, c'est un indicateur que la biodiversité va mal."

Un sanctuaire pour les hérissons a donc été créé. Il protège, soigne, puis "réintègre" les petits mammifères dans les communes alentour. Ainsi, le territoire est devenu une véritable réserve. Soixante bénévoles se relaient toute l'année sur le terrain pour assurer la pérennité du programme.

Une dynamique qui a donc pour perspective principale de sensibiliser les plus jeunes (et les moins jeunes) à l’importance de la faune sauvage, et pas que dans l’Hérault ou les Cévennes. Ainsi, Goupil Connexion intervient au-delà de ses "frontières naturelles", en collaborant notamment avec des associations naturalistes, des scientifiques, des agriculteurs et d’autres centres de soins, y compris à l’étranger.

Photos issues de la page Facebook de l'association.

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