Ces objets du quotidien nés pour aider les personnes souffrant de handicap

Aujourd’hui, on estime que 200 000 textos sont envoyés chaque seconde à travers le monde, sans compter les messages courts écrits sur des applications de messagerie instantanées comme Messenger ou Whatsapp. Et si le texto est devenu incontournable à notre manière de communiquer, il faut savoir que c’est avant tout grâce à une équipe de scientifiques finlandais qui, en 1994, ont créé le SMS afin d’aider les personnes sourdes et malentendantes à communiquer à distance et à ne pas être exclues par l’essor (supposé à l’époque) de ce qui allait devenir le smartphone. 

Le SMS figure ainsi parmi les nombreux exemples d’innovations qui sont aujourd’hui utilisées par toute la société alors qu’elles émanent, à l’origine, du besoin d’aider les personnes souffrant de handicap. Comme quoi, lutter contre l’exclusion des minorités et vouloir améliorer le quotidien de celles et ceux qui souffrent amène à de nombreux avantages. On peut ainsi citer, à l’instar du SMS, l’invention du synthétiseur, mais aussi de l’épluche-légume, de l’essoreuse à salade à bouton pressoir, de certaines chaussures ou encore de la télécommande, développée pour les personnes à mobilité réduite qui ne pouvaient pas se déplacer jusqu’au poste de télévision pour changer les chaînes.

Matthew Walzer et la chaussure sans lacets ni scratch

Matthew Walzer est un adolescent américain souffrant de graves problèmes de mobilité. À son entrée à l’université, il ressent une énorme pression sociale car, physiquement, il ne peut pas lacer seul ses chaussures et le jeune homme a peur que cela ne lasse ses camarades. Il se décide alors à publier, sur les réseaux sociaux, une lettre au PDG de Nike afin de l’exhorter à créer une ligne de chaussures qui pourrait révolutionner ce sujet pour toutes celles et ceux qui, comme lui, souffrent de ce problème. 

La lettre devient rapidement virale et la célèbre marque de sport décide d’y accorder toute son attention. Elle sort quelque temps plus tard le modèle FlyEayse qui fonctionne avec une fermeture éclair. Le modèle est également un énorme succès qui séduit aussi les personnes souffrant de handicap, mais également les femmes enceintes et les personnes âgées.

Betsey et Samuel Farber : une révolution pour la cuisine

Betsey Farber souffre d’arthrite et ne peut plus s’acquitter d’un grand nombre de tâches culinaires. Notamment celle d’éplucher les pommes. Évidemment, elle aurait pu demander de l’aide à son mari mais celui-ci, industriel américain à la retraite et inventeur à ses heures perdues, à une autre idée : plutôt que d’éplucher les pommes, il va créer un ustensile qui permet de le faire. Et ainsi naquit l’épluche-légume qui, rapidement, deviendra un grand succès commercial. 

S’en suivent de nombreuses demandes de personnes souffrant de handicap qui réclament au couple d’autres ustensiles de cuisine capable de les aider dans leur quotidien. Betsey et Sam se mettent au travail et produiront différents accessoires dont un autre grand succès qui est aujourd’hui utilisé par des millions de personnes : l’essoreuse à salade à bouton pressoir. 

Cecil Malcolm et le Tanto, la machine qu'il a crée pour Stevie Wonder

Stevie Wonder et la démocratisation du synthé

Le Synthé est aujourd’hui un instrument de musique incontournable que l’on retrouve presque partout et dans tous les styles de musique, de Stromae à Angèle en passant par les Arcade Fire. Instrument phare des années 80 (coucou Indochine et Giorgio Moroder), le synthé doit son invention à différents ingénieurs, dont l’allemand Richard Moog. Mais c’est bien Stevie Wonder qui va démocratiser son utilisation dans la musique. 

Aveugle de naissance, le virtuose de la Soul avait en effet de nombreuses difficultés à composer et arranger ses propres sons, devant laisser le travail à des ingénieurs qui n’arrivaient pas toujours à reproduire ce qu’il avait en tête. Il fait alors appel à deux geek de la musique, Cecil Malcolm et Robert Margouleff pour lui créer une machine qui, grâce aux synthétiseurs, va lui permettre de jouer et arranger plusieurs instruments en même temps. 

Une invention bénéfique puisque le premier album qu’il sort grâce à ce nouvel instrument s’appelle Talking Book, dont la chanson phare, Superstition, est l’une des plus connues de Stevie Wonder.