2022 M10 20
La Marmite norvégienne est une astuce qui permet de cuire de bons petits plats en limitant au strict minimum sa consommation d’énergie. Il s’agit d’une méthode dont les origines exactes remontent à des millénaires, mais qui a été largement répandue en Europe à la fin du 19ème siècle par un inventeur norvégien qui démocratisa la “cuisine automatique norvégienne” aussi connue sous le nom de “caisse à cuire”, de “cuiseur thermos” ou encore de “cuisinière sans feu”. Ce système sera ensuite utilisé jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale et le début de l’époque des trente glorieuses qui marquent le début de l’abondance énergétique.
Mais en cette année 2022 marquée par la guerre en Ukraine, le spectre de la crise énergétique ressurgit et sonne “la fin de l’abondance” comme l’a martelé le Président de la République à la fin de l’été. Alors que les prix de l’énergie augmentent et qu’un risque de pénurie menace l’Europe en cas d’hiver rigoureux, de nombreux adeptes des low-tech et de l’écologie remettent en avant des astuces pour consommer moins d’énergie. Et parmi ces procédés, la marmite norvégienne pourrait justement faire son retour.
Un principe simple pour réduire sa consommation d’énergie
Concrètement, la marmite norvégienne repose sur un principe simple : la rétention de chaleur. Il part du constat que nos méthodes de cuisson traditionnelles (en particulier les plaques de cuisson) sont responsables d’une forte déperdition de chaleur. En fait, si vous portez une casserole ou une plaque à ébullition puisque vous coupez le feu, votre plat s’arrêtera de cuire en quelques minutes. Il faut donc une production de chaleur constante pour permettre la cuisson, ce qui consomme donc beaucoup d’énergie.
En revanche, si vous portez votre casserole à ébullition puis que vous la couvrez et la placez dans un endroit où il n’y a aucune déperdition de chaleur, eh bien l’intérieur de la casserole va rester chaude pendant plusieurs heures et cela sera donc suffisant pour cuire votre plat sans aucun apport d’énergie supplémentaire. C’est assez simple et c’est là tout l’intérêt de la marmite norvégienne.
L’efficacité de ce système repose donc sur le fait de créer un endroit sans déperdition de chaleur, ce qui est en réalité très simple : c’est un peu comme mettre une boite dans une autre boite. Votre cocotte est la première boîte, celle qui a été portée à ébullition et dont la température, à l’intérieur, est donc de 100°C. Il vous suffit de la placer dans une seconde boîte (une caisse en bois, une glacière) que vous aurez isolé au maximum pour qu’il n’y ait aucune déperdition de chaleur.
Un objet qu’on peut fabriquer soi-même
Pour cela, il est possible de faire appel à des matériaux très accessibles. Historiquement, la paille était utilisée comme isolant pour ces caisses à cuire. Mais ce peut être aussi le liège ou le polystyrène par exemple, ou encore de vieilles couvertures ou de vieux sacs de couchage qui ne servent plus. On peut aussi utiliser des couvertures de survie, qui sont réfléchissantes et qui renvoient le rayonnement de la chaleur vers la cocotte pour la maintenir à température.
Une fois placée dans la caisse isolante, la cocotte va rester à température et donc continuer de cuire dans le temps. Évidemment, la durée de cuisson sera plus longue que lorsqu’elle se fait sur le feu. En fonction des plats, la durée de cuisson peut être deux fois plus longue ; mais elle permet aussi d’économiser jusqu’à 50% d’énergie.
En plus, ce mode de cuisson permet de conserver davantage le goût et les nutriments des aliments, qui sont très sensibles à la chaleur. Elle est idéale pour tout ce qui est plat en sauce, plats mijotés et pour garder le goût et la saveur des légumes. Bref, en plus des économies d’énergie, la marmite norvégienne a aussi l’avantage d’être un bon allié pour la cuisine.