Sea Shepherd ouvre un centre de soin pour animaux naufragés en Bretagne

Connue pour ses actions de défense des baleines et anti-braconnage océanique, l’ONG vient d’ouvrir un centre de soin en Bretagne pour faire face à la recrudescence d’animaux marins mutilés ou échoués. Mais pas seulement.
  • Dimanche 20 août, non loin de Lorient en Bretagne, un bébé phoque échoue sur la plage de Ploemeur. Laissé en plein soleil, il va mourir sur cette plage bondée de touristes sans avoir reçu de soin. Un drame qui fait forcément écho avec la mort, l'an dernier, d’un béluga piégé dans la Seine et d'une orque quelques mois plus tôt en 2022...

    Dans les trois cas, les protocoles appliqués ont limité les soins apportés aux animaux (pour éviter des interactions jugées stressantes), mais secourir ces naufragés est déjà rendu bien difficile par le manque de centre de soins en France. C'est donc pour en finir avec ces catastrophes que l’association de défense des océans Sea Shepherd vient d’ouvrir son propre centre dans le Morbihan, à Kernascléden.

    À la fois un refuge et une clinique

    Depuis 1977, Sea Shepherd – dont nous avions suivi l'action Dolphin Bycatch en mars 2023 –  est connue pour ses actions en pleine mer, ses marins intervenant pour protéger la faune maritime et stopper le braconnage. Mais cette été, la branche française de l’ONG vient d’acquérir une propriété de 16 hectares comprenant une maison et un jardin ainsi qu’un bassin et une piscines pouvant accueillir des phoques, des dauphins… Une acquisition rendue possible par le don colossal de 2,5 millions d’euros que l’ONG collecté par des streamers lors du dernier Z Event.

    Depuis, ils ont aménagé une clinique pour traiter tous les animaux sauvages, qu’ils aient été tirés des eaux ou non : « On soignera des rapaces, renards, chevreuils, hérissons, oiseaux marins, phoques, tortues marines… Et des chauves-souris, bien sûr » a promis Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France.

    Il y a aussi sur place une large forêt et une zone classée Natura 2000, donc naturelle et sauvage, où pourront être relâchés les animaux sauvés. Des volières sont également en train d’être construites comme refuge pour les oiseaux blessés ainsi qu'un hébergement pour les bénévoles.

    Former les sauveurs de demain

    L’association pourra compter sur deux salariés à plein temps ainsi que sur de nombreux volontaires dont des vétérinaires « mais aussi (..) la population locale avec des chantiers de bénévoles qui seront organisés » précise encore la présidente à 20 Minutes.

    Car Sea Shepherd compte bien impliquer un maximum de personnes pour sa mission d’aide et rayonner sur toute la région bretonne : « On veut donc développer un réseau de rapatrieurs bénévoles efficaces, pour nous ramener les animaux blessés que les gens trouvent ». C’est pour cela que le centre comprend une maison pour accueillir les bénévoles et… les stagiaires. En effet, le centre Sea Shepherd dispensera des formations de secouristes pour les animaux marins.

    Une urgence en France : l’ONG avait souligné qu’autour du béluga, les « pompiers présents sur place n’étaient pas formés pour ce type d’intervention ». Alors même que le nombre de violences exercées sur des animaux marins (telles les provocatrices scarifications de dauphins) ou le braconnage (de requins, de tortues...) ont eux drastiquement augmenté.

    Pour soutenir Sea Shepherd, ou aider le développement du centre de soin, vous pouvez faire un don sur seashepherd.fr
    Crédit photo : Sea Shepherd France.

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