De l’écureuil à l’éléphant, des ponts et des tunnels permettent aux animaux de traverser la route en toute sécurité

Chaque année, des millions d’animaux meurent écrasés sur les routes et autoroutes du monde. Fautifs d’avoir simplement voulu rejoindre un territoire qui est normalement le leur. Et pour éviter cela, une tendance émerge : des ponts et tunnels pour animaux.
  • Selon une étude publiée en 2020 dans Frontiers in Ecology and Environment, plus de 200 millions d’animaux sont morts percutés ou écrasés en Europe chaque année. Des animaux coupables d’avoir traversé des routes et autoroutes afin de rejoindre un parcours de migration, une zone de reproduction où simplement pour trouver de la nourriture. 

    Une injustice préoccupante qui pourrait trouver sa solution dans une invention vieille comme le monde : la construction de ponts et tunnels pour animaux. 

    Au Kenya, un passage souterrain a été construit pour permettre à deux populations d’éléphants de se rejoindre


    Traverser l’autoroute en toute sécurité

    Le premier passage pour animaux au monde, appelé éco-pont, a été construit en France, dans les années cinquante. Depuis, de nombreuses constructions ont vu le jour si bien qu’on retrouve désormais environ 1 800 passages pour la faune qui jalonnent les 9 200 kilomètres du réseau autoroutier français. 

    Pour qu’ils soient les plus efficaces possibles il s’agit de construire ces passages sur des itinéraires régulièrement empruntés par les animaux sauvages, d’y reproduire au mieux leur milieu naturel et de les coupler avec des barrières le long des autoroutes pour guider les animaux. 

    Une initiative reprise à travers le monde et notamment aux Etats-Unis où deux millions de collisions avec des animaux sont recensées chaque année. Dans la région de Pinedale par exemple, dans l'État de Wyoming, le nombre de collisions avec des animaux sauvages atteignait de tristes sommets. 

    Le ministère des transports de l’Etat, l’agence de protection de la faune et quelques associations, se sont donc alliés pour construire des ponts et des écoducs pour animaux. De la sorte, le Wyoming a enregistré une baisse de 90% de collisions avec des animaux sauvages et les caméras de surveillance apportent la preuve que c’est bien l’efficacité de ces ponts qui en est la première responsable.

    En Australie, un drôle de pont permet aux crabes rouges de rejoindre leur zone de reproduction

    De la grenouille à l'écureuil, chaque animal à son petit passage

    Mais pour être efficaces, ces constructions doivent s’adapter aux animaux qu’elles cherchent à protéger. Dans la Drôme par exemple, département très peuplé par les écureuils, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a inventé des écuroducs pour permettre aux écureuils de traverser les autoroutes.

    Ces petites passerelles nécessitent seulement quelques éléments pour assurer la sécurité des écureuils : une corde avec un système de contrepoids qui relient deux arbres suffisamment robustes et hauts. 

    Sur l'Île Christmas en Australie, le défi de ces constructions était de s’adapter tous les ans, entre octobre et décembre, à la migration des dizaines de millions de crabes rouges qui quittent simultanément les forêts de l'Île Christmas afin de rejoindre les côtes de l’Océan Indien pour se reproduire et pondre des œufs.

    Ainsi, un pont et 31 passages souterrains ont été aménagés pour garantir la sécurité des crustacés durant cette période et certaines routes sont pendant ce temps fermées à la circulation. 

    Et puisque les amphibiens aussi peuvent vouloir traverser l’autoroute, à côté de Bordeaux se trouve un éco-pont qui dispose en son milieu d’une mare afin de permettre aux amphibiens qui souhaitent se déplacer de pouvoir s’y ressourcer. Au Kenya, c’est un passage souterrain qui a été construit pour permettre la jonction entre deux populations d’éléphants, séparées par la route depuis plusieurs années. 

    Autant de ponts qui permettent donc de préserver notre faune et de minimiser l’impact de l’activité humaine sur son fonctionnement. 

    À lire aussi