2022 M02 21
Les énergies renouvelables, ça n’est pas seulement les éoliennes et le solaire photovoltaïque. Et surtout, ça ne concerne pas que la production d’électricité, mais aussi la production de chaleur.
Un sujet qu’on oublie souvent de mentionner alors qu’il se vend encore chaque année entre 1 million et 1,5 millions de radiateurs à eau chaude en France. En tout, il y en aurait 90 millions sur le territoire et autour de 500 millions en Europe. Ces radiateurs représentent 60% du chauffage en France et 80% du chauffage chez nos voisins européens.
Une raison pour laquelle de nombreux pays misent sur le gaz naturel fossile pour leur mix-énergétique. Mais de plus en plus, on voit donc apparaître des alternatives renouvelables à ces énergies. C’est le cas par exemple du biométhane, issu de la valorisation des biodéchets. C’est aussi le cas de la géothermie, qui exploite le potentiel du sol. Enfin, c’est ce que proposent désormais de nombreux acteurs en valorisant la chaleur des ordinateurs et des centres de données.
À Paris, des serveurs informatiques chauffent une piscine
Le chauffage numérique, comme certains l’appellent, consiste à récupérer la chaleur émise par les équipements informatiques lorsqu’ils fonctionnent. En particulier celle qui est émise par les serveurs informatiques des entreprises où par les centres de données qui hébergent nos sites Web et applications.
C’est en 2017 que cette solution a fait son apparition en France, où le bassin de la piscine de la Butte-aux-cailles a été alimenté en chaleur par des serveurs informatiques afin de la maintenir à une température constante de 27°C. Un sujet qui commence à se développer à plus grande échelle via des entreprises comme Qarnot ou Neutral-IT.
Cette dernière, qui est à l’origine du concept utilisé à la piscine de la Butte-aux-cailles, installe désormais des mini-data-centers dans les chaufferies des bâtiments. Elles permettent de faire bénéficier entre 10 et 50 logements d’un chauffage renouvelable au même prix que le gaz naturel. Aujourd'hui, des installations de ce type existent dans presque toutes les métropoles : Lyon, Nantes, Lille ou encore Bordeaux.
La chaleur du métro utilisée pour chauffer des bâtiments
Ce concept de récupération de chaleur fonctionne aussi très bien à l’étranger. En témoigne ce qu’a mis en place la municipalité de Vancouver dès les années 2010 : elle récupère la chaleur du métro (obtenue par la foule, la motorisation des rames, le freinage, etc) et la valorise dans une pompe à chaleur pour ensuite pouvoir chauffer des bâtiments.
Un système également imité par la mairie de Londres, qui fournit de l’eau chaude et de la chaleur à 1 350 personnes grâce à une pompe à chaleur récupérant l’énergie d’une station de métro. Toujours à Paris, ce système a aussi été testé par la RATP dans la ligne 11.
Des initiatives intelligentes qui démontrent bien qu’en appliquant les principes de l’économie circulaire au domaine de l’énergie - le fameux “rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme”- et bien nous allons pouvoir accélérer la transition énergétique pour le plus grand bien de la planète.