

Partout en France, les "éco-écoles" poussent comme des champignons
C’est bien simple, les élèves d’aujourd’hui sont les citoyens de demain. Pour comprendre les conséquences de nos actes sur l’environnement, 2500 établissements proposent actuellement aux enfants d'apprendre à respecter la nature.
2021 M06 25
Hissez haut les couleurs ! A une vingtaine de kilomètres d’Albi, dans l’Aveyron, un nouveau drapeau flotte au-dessus de l’école de Saint-Jean-Delnous. Il est vert pomme avec un logo central rappelant autant un arbre qu’un livre ouvert. C’est le label « Éco-école », une preuve qu’élèves et enseignants d’un lycée, un collège ou une école primaire, ont fait ce qu’il fallait pour mériter ce trophée. Car il a fallu s’investir toute l’année pour mériter ce drapeau.
Saint-Jean-Delnous : une labellisation éco-école bien méritée https://t.co/LSJuUiwVOq
— La Dépêche Aveyron (@ladepeche12) June 23, 2021
A Saint-Jean-Delnous, les élèves ont travaillé sur le thème du cycle des déchets, ce qui les a amené à mettre en place le tri des déchets dans leur classes. Ils ont appris à recycler du papier, mais aussi créer du compost avec les détritus alimentaires. Les enfants de tous âges ont participé à leur niveau. Certain ont étudié la vie de verre de terre dans un vivarium, d’autres pesant les déchets et tenant une « comptabilité » pour suivre l’évolution du gaspillage de la cantine. Des plus petits ont quant à eux composé des œuvres d’art en réutilisant les déchets non-recyclables. Tous ont compris l'un des rouages de ce grand cycle pour amener chacun à réduire son impact. Une double victoire donc de pouvoir afficher ce blason vert et bleu. Mais au fait c’est quoi une éco-école ?
L’écologie ne s’apprend pas, elle se vit
C’est comme le bio, ce n’est pas l’étiquette qui importe mais ce qu’il y a dessous. Ce label a été créé en France en 2005 par l’association Teragir avec le soutien du Ministère de l’Éducation nationale. Il s’inscrit dans une démarche internationale d’éducation au développement durable et réplique un programme international nommé (en toute logique) Eco-Schools, d’abord lancé au Danemark en 1992 pour suivre les recommandation du sommet de l’ONU à Rio de Janeiro et inclure la jeunesse dans la transition vers un monde vertueux.
Label Eco-école
Le principe vous l’aurez compris, est d’intégrer le développement durable dans les écoles, non comme matière à étudier mais en projet pédagogique concret et transversal. Ainsi, on découvre, on explore, on manipule ; bref : on intègre les tenants et aboutissants de phénomènes liés à l’écologie. Un thème est librement choisi pour l’établissement parmi 8 dont la biodiversité, les énergies, la santé, le climat et même la solidarité.
En Guadeloupe, le collège de Baie-Mahault a travaillé à restauration d’un récif corallien pour régénérer la biodiversité. À Montpellier, 328 élèves de 8 groupes scolaires ont eux planché sur l’alimentation pour concevoir « la cantine autrement », un plan recentrant les menus sur des produits locaux et assurant un repas végétarien chaque jour pour ceux qui le souhaitent.

Les écoliers impliqués travaillent directement avec leurs enseignants et personnels de l’établissement, mais aussi à la maison avec leurs parents et ils rencontrent aussi des élus et des experts locaux. Un ornithologue pourra apporter ses connaissances sur un milieu, des entreprises expliquer le rôle de leur secteur dans une chaîne, des associations diverses participeront à réaliser des outils nécessaire (une cage pour des poules par exemple ou un composteur).
Comment décrocher ce diplôme ?
La méthodologie est clairement décrite sur le site du programme en 7 étapes : Constituer une équipe pilote dans l’établissement ; enquêter sur l’état des lieux de la problématique ; définir un objectif et des solutions pour y accéder ; mesurer les résultats ; concevoir un projet pédagogique interdisciplinaire (tout particulièrement aux collèges et lycées) ; communiquer et fédérer un territoire pour que l’action dépasse l’établissement pilote et ses élèves ; enfin, faire preuve de créativité car c’est un facteur de motivation, et d’inspiration pour les autres.
Découvrez les 887 établissements scolaires labellisés @Eco_Ecole sur https://t.co/pMkadlWzf5 ! Un nouveau record pour le programme et label d'éducation au développement durable. Félicitations à toutes et tous pour votre engagement ! 🌏 #NewGeneration @EcoSchoolsInt https://t.co/QyZjauWBnD
— Association Teragir (@Teragir) June 15, 2021
L’association propose plusieurs boîtes à outils et ressources pour aider les écoles à mettre le pied à l’étrier. Ensuite les résultats sont remis à un jury dont l’ADEME qui validera la labellisation pour l’année. Depuis sa création, 67 pays ont repris ce programme dans 51 000 écoles dont 2540 dressent fièrement leur drapeau en France. Et les demandes d’inscription n’ont jamais été aussi fortes.
Une culture qui porte ses fruits
En 2021, 887 projets ont obtenu leur label dont 232 d’écoles qui n’avaient jamais participé auparavant. C’est 30 % de plus que l’an passé, et c'est un chiffre jamais atteint à ce jour. Elles sont majoritairement situées en Île-de-France et dans le nord et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour savoir si l’une d’elle est proche de chez vous, une carte est consultable ici. La performance est encore renforcée par les complications de la pandémie et la fermeture des établissements en cours d’année.
Mais plus qu’un nombre d’inscrits, le programme éco-école a des conséquences bénéfiques. Une étude de 2014 constatait que dans 80 % des établissements labellisés, la motivation des élèves avaient grandi de même que les liens avec la collectivité et la cohésion entre les équipes. Si cela ne suffit pas encore à sauver la planète, cela rapproche les Hommes autour de ce bien commun qu'est la Nature. Le GIEC nous donne 20 ans pour tout changer ; c'est pile ce que dure une scolarité... Donnons une mention "Très Bien" pour les éco-écoliers.
Plus d'infos : www.eco-ecole.org