2021 M06 23
Vous ne connaissez pas Suzane ? Reine des festivals depuis 2 ans avec quelques centaines de concerts, son premier album "Toï toï "cumule les millions de streams quand cette trentenaire accroche sa Victoire de la Musique "Révélation Scène" sur son mur en 2020. Mais loin de s’en satisfaire, cette performeuse hors pair déjà connue pour ses paroles féministes et militantes s’engage de plus en plus en faveur de la défense de l’environnement. Une implication qui va atteindre des sommets le temps d’un concert unique depuis la Mer de glace.
Déjà pour sa chanson Il est où le SAV, qui dénonce la pollution des déchets plastiques que nous déversons dans les océans, elle était allée tourner le clip depuis une décharge au Sénégal. En 2021, elle l’affirme haut et fort vouloir « mettre l’écologie au centre de son art ». C’est pourquoi elle a décidé de vous montrer ce que les mots ne disent pas. Accompagnée de toute son équipe, Suzane s’est rendue à Chamonix, en Haute-Savoie et a gravi le versant du massif du Mont-Blanc où s’étend le mythique glacier. Enfin, où il s’étendait avant que le dérèglement climatique ne l’ampute de 120 mètres d'épaisseur de glace.
En 2005, les 292 000 m3 de rocher du « pilier Bonatti » qui surplombe Chamonix se sont effondrés dans la vallée. Rebelote en 2008 avec l'arête des Cosmiques. Comme l’a constaté Emmanuel Macron qui s’y est rendu avec plusieurs scientifiques en février 2020, le permafrost est déjà atteint, la neige en surface ne tient plus. Le glacier perd 8 à 10 mètres par an. Pourtant rien ne change. Alors, telle une lanceuse d’alerte Suzane a décidé de vous montrer ce qu’il en est pour vous faire prendre conscience de l’ampleur des dégâts et changer les mentalités rapidement.
Montrer l’invisible
Il y a 20 ans, elle montait déjà ces marches mythiques. « C’est un lieu que j’ai visité quand j’étais gamine, nous raconte-t-elle. Et entre temps, cela a beaucoup changé. Je voulais le revoir avec mes yeux d’adulte. » Elle et son équipe ont dû marcher 5 heures avec leur matériel, jusqu’à la terrasse panoramique. Ils ont dû marcher encore, éviter les crevasses mortelles, et même redescendre 450 marches pour rejoindre le glacier, chaque année plus bas dans la vallée.
Mais le plus douloureux c’est ce spectacle d’une nature en souffrance. « C’est grandiose et en même temps c’est triste. Les éboulements… c’est dur. La fonte des eaux.. Le sol, c’est une espèce de glace en smoothie… » Entourée de cailloux et de cette glace fondue, Suzane a trouvé le courage de faire le concert. Une nécessité, une urgence pour la militante. Parce qu’après ce que la pandémie nous a fait vivre, il est temps selon elle de sortie le nez dehors et se poser des questions : « Qu’est-ce qui se passe dehors ? Dans quel monde on vit ? On peut pas stopper l’hémorragie ? » Si, et c’est même pour ça qu’elle a enregistré ce concert.
Des claviers sur un glacier
« En me retrouvant sur place, j’ai ressenti beaucoup de tristesse. Je me suis dit que mon dernier frère, qui est né plus tard, ne verrait jamais cette Mer de glace. » Pour que cela soit possible, Suzane s’est associée à la Fondation Good Planet, présidée par Yann Arthus-Bertrand. Ce concert exclusif sera diffusé sur myCANAL en livestream mardi 29 juin à 21h. Les billets sont disponibles sur le site de CANALVOD et toutes les recettes sont reversées à cette fondation. « C’est quelqu’un qui a éveillé ma conscience avec ses photos, ses documentaires. Et la fondation Good Planet suit cette logique de conscientiser, de nous éveiller, de nous informer, d’éduquer dès notre plus jeune âge. »
La compositrice n’est pas aveugle, elle est consciente des responsabilités des artistes : « Nous aussi on pollue, qu’on se le dise. En faisant des concerts, en prenant des avions… On réfléchit à deux fois, il faut qu’il y ait vraiment une bonne raison pour qu’on prenne l’avion. » N’empêche, Suzane estime qu’aujourd’hui, dénoncer les abus et sensibiliser le public fait partie de ses responsabilité « Avant d’être artistes, on est citoyens. On respire le même air pollué, on voit l’Amazonie en feu… On n’est à l’époque où il n’y a que Nicolas Hulot qui peut parler d’écologie. »
Il en résulte un moment de grâce, en équilibre sur le toit du monde, un spectacle bluffant à ne pas rater. « J’espère que l’expérience sera assez immersive pour que les gens se disent : "tiens, je vais aller la voir aussi cette Mer de glace", pour voir ce qui s’y passe et pour aider ». Suzane compte sur vous.
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Le streaming est à suivre sur le site de CANALVOD