2022 M11 10
Pour l'entreprise française Zephalto, le tourisme spatial responsable est à portée de main grâce à un concept vieux comme le monde : de gigantesques ballons dirigeables. C’est en tout cas ce qu'elle compte déployer d'ici 2024.
Il faut dire qu’aller dans l’espace fait rêver depuis toujours. Mais pour le moment, seuls des astronautes chevronnés ont eu le privilège de le faire et les femmes et hommes capables d’intégrer les agences spatiales sont triés sur le volet. En tout cas jusqu’à récemment et l’avènement d’une sorte de “tourisme spatial” porté par quelques extravagants milliardaires américains.
Ce fut d’abord Richard Branson le 11 juillet 2021 à bord du vaisseau VSS Unity de Virgin Galactic, qui l’a emmené quelques minutes aux frontières de l’espace, à 80 km d’altitude. Quelques jours plus tard, le 20 juillet 2021, ce fut au tour de Jeff Bezos de s’envoler pour l’espace à bord de sa capsule Blue Origin. Puis, le 15 septembre de la même année, c’est l’entreprise SpaceX, celle d’Elon Musk, qui a envoyé plusieurs touristes dans l’espace.
À l’avenir, ces trois entreprises espèrent développer un nouveau créneau et proposer plusieurs dizaines de vols chaque année. Mais est-ce bien raisonnable à l’heure où le monde se cherche une trajectoire bas-carbone pour réduire le réchauffement climatique ?
Pour comparaison, un lancement de fusée pour quatre personnes représente entre 200 à 300 tonnes de CO2, soit le bilan carbone annuel de 100 français en 2050 si nous voulons respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Il serait ainsi déraisonnable de vouloir réduire l’usage de la voiture ou celui des jet-privés si c’est pour promouvoir le lancement de dizaines de fusées supplémentaires chaque année.
"To all you kids down there..." - @RichardBranson's message from zero gravity. #Unity22
— Virgin Galactic (@virgingalactic) July 11, 2021
Watch the livestream: https://t.co/5UalYT7Hjb pic.twitter.com/lYXHNsDQcU
Une solution écologique pour explorer la stratosphère
C’est là qu’intervient l’entreprise française Zephalto et son concept de ballon dirigeable géant. Ce qu’elle souhaite proposer dans les prochaines années, ce sont des voyages en ballon jusqu’à 25 kilomètres d’altitude, dans la stratosphère. À cette hauteur, il sera alors possible d’observer la courbure de la Terre tout en étant plongé dans le noir du cosmos.
Les ballons dirigeables représentent un véritable atout écologique pour explorer l’espace puisqu’elles sont réutilisables et ne nécessitent pas de carburant. Ce projet n’est d’ailleurs pas une nouveauté. Elle s’appuie en fait sur un procédé déjà expérimenté par le Centre national d’études spatiales (CNES), qui envoie des ballons équipés de matériel scientifique dans la stratosphère depuis les années 1960.
À l’époque, on cherchait à envoyer l’homme sur la Lune, ce qui sera fait en 1969. Désormais, ces ballons pourraient ouvrir une nouvelle voie à l’exploration spatiale de masse. Et si ça n’est pas au détriment de la planète, alors c’est encore mieux.