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C’est une collaboration entre l’entreprise SpaceX d’Elon Musk et l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) qui a permis le lancement et la mise en orbite du satellite Sentinel-6A le 21 novembre dernier. Une mission qui s’inscrit dans le cadre d’un programme scientifique lancé en 1992 par les États-Unis et l’Europe afin de mesurer l’évolution de la hauteur des océans.
Avec ce lancement historique, la mission entre aujourd’hui dans une seconde phase grâce aux progrès de la technologie. En effet, de la taille d'une grosse camionnette, le satellite Sentinel-6A sera en mesure d’observer l’évolution du niveau des mers avec une précision inégalée, de l'ordre du millimètre.
🛰️🛰️ Le satellite d'observation des #océans #Sentinel6 Michael Freilich a été lancé ce weekend avec succès. Nous sommes heureux d'être à bord de cette nouvelle mission avec @CopernicusEU @EU_Commission @eumetsat @esa @ESA_EO @NASA @NASAEarth @NOAASatellites 🤝 https://t.co/WDZfac8p2S
— CNES (@CNES) November 23, 2020
Un satellite qui mesure la hauteur des océans, à quoi ça sert ?
D'après le GIEC, le niveau des mers a déjà augmenté de 15 cm au 20ème siècle. Mais ce qui est plus préoccupant, c’est que la majeure partie de cette hausse (8cm) a eu lieu sur les trente dernières années. Une préoccupation majeure pour les 770 millions de personnes qui vivent sous le niveau des mers. Ce qui représente presque 10 % de la population mondiale.
Une proportion qui touche énormément d’îles, notamment dans le Pacifique, mais aussi l’Europe continentale, notamment les Pays-Bas ou encore les habitants de Venise. Les scientifiques estiment que d'ici 2050, ce sont plus d'un milliard de personnes qui vivront dans des zones côtières particulièrement vulnérables aux inondations ou aux événements météo extrêmes amplifiés par la montée du niveau de la mer.
Mis en orbite à une altitude de 1 336 km, Sentinel-6A est placé sur une trajectoire qui lui permet de couvrir 95% des océans de la planète en dix jours. Et jusqu’en 2025, il va mesurer en continu toutes les mers du globe en effectuant des relevés au millimètre près. En 2025, il sera remplacé par Sentinel-6B, un clone construit à l’identique par Airbus, afin d'assurer la continuité de la mission.
Un rôle crucial pour prévoir les risques liés au réchauffement climatique
Le rôle de ces deux satellites est majeur pour nous permettre d’observer avec précision l’impact du réchauffement climatique sur la météo, car la hauteur des océans, qui varie avec la fonte des pôles, entraîne d’autres phénomènes à risques.
On sait par exemple que les canicules, les cyclones tropicaux et les étés ou hivers particulièrement chauds ou froids sont largement influencés par les océans. Sentinel-6A porte donc plutôt bien son nom. Il aura comme mission de nous aider à mieux prévoir et anticiper ces phénomènes. Outre le niveau des mers, il pourra aussi mesurer la vitesse et la direction des courants, ou encore le stockage de chaleur dans l’océan.
Autant de données qui vont bénéficier aux gouvernements, agences d’urbanisme ou établissements de gestion des risques pour établir des plans de protection des régions côtières menacées par la montée des eaux, pour la construction durable des bâtiments ou encore la mise en oeuvre de digues et autres infrastructures permettant de lutter contre les risques d’inondations.