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L’un des plus grands défis des villes d’aujourd’hui est de faire face à ce que les scientifiques appellent des “épisodes climatiques extrêmes”, dont la fréquence et la force ne cessent d’augmenter ces dernières années.
Cet automne, la tempête Alex qui a touché la France, par exemple, a entraîné des précipitations record dans le sud de la France. Dans le département des Alpes-Maritimes, 560 millions de tonnes d'eau se sont abattues en l’espace d’une journée, soit l’équivalent de 190 000 piscines olympiques. Dans le village de Saint-Martin-Vésubie, en 24 heures, plus de trois mois de pluie sont ainsi tombés.
Cette augmentation des pluies inquiète particulièrement les grandes métropoles, dont la surface minérale facilite les inondations. Une raison pour laquelle chaque région du monde y va de ses initiatives pour contrer ce gigantesque défi de lutter contre l’eau.
À Tokyo, une crypte souterraine géante pour lutter contre les inondations
Au Japon, la région de Tokyo est très exposée aux risques d’inondations, en particulier au sein de la métropole qui est l'une des plus denses au monde. Pour y faire face, les pouvoirs publics mettent en oeuvre des dispositifs sophistiqués et innovants afin de protéger les populations.
Au Nord de Tokyo, le réservoir de Kasukabe ressemble ainsi à une vaste crypte souterraine recouverte de béton qui fait la longueur de deux terrains de football pour 70 mètres de profondeur. Il est surnommé le "Parthénon de Tokyo”.
En cas de fortes pluies, l’excès d’eau qui inonde la ville japonaise est reversé vers cette crypte géante, elle-même redirigée par un tunnel de 6 kilomètres vers la rivière Edogawa où le réservoir peut relâcher l’eau stockée afin qu’elle retourne à la nature. Ce réservoir permet de réduire de 90% le nombre d'habitations affectées par les inondations dans les zones environnantes.
S’il s’agit du plus grand que compte la ville, le réservoir de Kasukabe n’est cependant pas le seul à protéger Tokyo des inondations. La ville compte en effet 10 autres réservoirs souterrains similaires, tous reliés entre eux par trois tunnels de protection. Des fosses de protections qui sont aujourd'hui utilisées 6 à 10 fois par an.
Des initiatives à travers le monde
D'autres initiatives existent pour réduire le risque lié aux innondations. En Chine, le gouvernement a lancé un vaste programme ces dernières années pour construire des “villes éponges” capables d’absorber les eaux de pluie pour éviter les inondations. Ce programme se base sur la création de vastes parcs, de réservoirs et surtout de zones végétalisées inondables.
En Hollande, la ville de Nimègue a également fait preuve d’ingéniosité en creusant un canal le long de la rivière qui traverse la ville. Ce canal permet de dispatcher l’eau en période de crue afin de réduire les risques d’inondations qui planent sur la métropole ; tandis qu’à Amsterdam, on a anticipé l’élévation du niveau des eaux en réalisant, avec ingéniosité, une centaine de maisons flottantes.
Le projet "Room for River Waal" initiée par la ville de Nimègue, aux Pays-Bas.