fleuriste avec un bouquet de fleurs dans les mains

Grâce à cet engagement, on va enfin savoir d’où viennent les fleurs que nous achetons

L'initiative provient de l'Union des fleuristes de France, qui s’engage à plus de traçabilité dans la filière afin de remettre la fleur française à l'honneur et sensibiliser les particuliers à l'empreinte carbone des bouquets, alors que plus de 90% des fleurs achetées en France proviennent de l’étranger.
  • Neuf fois sur 10, lorsque nous achetons des fleurs coupées, celles-ci proviennent des Pays-Bas qui, en général, s’approvisionnent eux-aussi à l’étranger et notamment en Afrique. Ainsi, puisque les rosiers ne fleurissent pas en hiver, les roses de la Saint-Valentin sont, par exemple, presque systématiquement importées du Kenya dans des caissons réfrigérés. Or, sur le plan environnemental, le trajet en avion de Nairobi à Amsterdam puis d’Amsterdam à Paris n’a aucun sens. Et, en plus d’une forte empreinte carbone, il est aussi difficile de contrôler le degré d’exposition aux pesticides de ces fleurs qui viennent de l’autre bout du monde. 

    Mais au-delà d’un problème écologique, c’est aussi un problème social puisqu’en parallèle, les producteurs horticoles français souffrent de cette situation. Pour comprendre l’envergure du sujet, il faut savoir que le nombre de producteurs horticoles dans l’hexagone est en baisse continue. Il est passé de 6 144 en 2005 à moins de 3 000 aujourd’hui. Et pour stopper cette hémorragie, il existe de plus en plus d’initiatives qui mettent en avant la fleur française, mais aussi la fleur de saison et les fleurs cultivées sans pesticides. C’est par exemple ce que proposent des marques comme Fleurs d’ici ou Monsieur Marguerite ou encore l’association Du Pain & Des Roses

    Cependant, même avec la meilleure volonté du monde, il est difficile de savoir exactement d’où proviennent les fleurs que l’on achète. Mais ça, c’était avant. Car à partir de juillet 2023, la traçabilité des fleurs coupées devrait voir le jour chez les fleuristes français.

    Une incitation avant une possible réglementation européenne ? 

    Lors des premières Assises de L’union Nationale des Fleuristes qui se sont tenues ce lundi 3 Octobre, la filière a longuement réfléchi au sens de ses engagements et sa manière d’envisager le futur. “Nous devons agir en professionnels responsables. Il y a de réels enjeux d’approvisionnement durable, de vraies questions de co-développement, d’innovations et de technologie” explique ainsi Pascal Mutel, président de l’UNF, qui souhaite inciter l’ensemble des fleuristes de l’hexagone à mettre en avant l’origine des fleurs afin de donner davantage de transparence aux consommateurs. 

    « Parce que c’est crucial de comprendre que la question de la provenance est intimement liée à la manière et à l’origine de sa production. On ne parle pas uniquement d’origine géographique mais de qualité, de maîtrise des savoir-faire, d’environnement idéal pour produire une marchandise, une fleur de qualité »

    D’ici l’été 2023, l’UNF s’est ainsi engagée à certifier l’origine et le nom du producteur de chaque fleur coupée en attendant que l’Union Européenne s’engage davantage sur le sujet et, au même titre que dans l’agroalimentaire ou la mode, puisse pousser pour renforcer les règles de traçabilité et de communication au sein des pays de l’UE. 

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