2022 M02 11
85 % des fleurs coupées et achetées en France ne proviennent pas de là, mais – 9 fois sur 10 – des Pays-Bas. Cependant, nos amis Hollandais importent eux-mêmes une grande partie de ces fleurs d’Afrique et d’Amérique du Sud. En fait, c’est principalement au Kenya et en Equateur que sont produites les fleurs que nous achetons.
Un problème qui coûte énormément à la planète puisque les émissions de gaz à effet de serre des fleurs coupées sont énormes en raison du transport. Mais cela coûte aussi beaucoup aux horticulteurs français, qui ont du mal à écouler leurs stocks face à cette concurrence. Conséquence : le nombre de producteurs horticoles dans l’hexagone est en baisse continue. Il a été divisé par deux depuis 2005.
Pourtant, chaque année, à l’occasion de la Saint-Valentin, les messages publicitaires et l’imaginaire collectif viennent nous ressasser la même rengaine : offrez des fleurs pour célébrer l’amour, et si possible des roses. Pourtant, rien ne justifie ce recours aux roses. Bien au contraire.
Franchement, qui a déjà vu un rosier fleurir en plein hiver ?
Si le sujet peut paraître symbolique, il est pourtant très important au regard des volumes engagés. Le Kenya exporte ainsi chaque jour environ 500 tonnes de fleurs par avion vers l’Europe. Aussi, un bouquet de 25 roses équivaut à un trajet de 20 km en voiture. Et chaque année, ce sont des millions de bouquets de roses qui sont vendus à l'occasion de la fête des amoureux.
À ces considérations, viennent s’ajouter l’importante consommation d’eau que demandent ces cultures, mais aussi l’utilisation de pesticides (non réglementée pour les fleurs) ainsi que l’impact que ces activités ont sur les écosystèmes locaux. Au Kenya, le lac Naivasha souffre d'assèchement à cause des monocultures de roses. Et à cause des pesticides qui s'y déversent, la faune aquatique est en baisse également.
Évidemment, certaines fleurs vendues ne proviennent pas d'Afrique ou d'Amérique Centrale et poussent en Europe, voire en France. Mais attention, car des fleurs qui poussent sous serre chauffées en plein hiver n'ont pas un meilleur bilan carbone. Au contraire des fleurs de saisons, que nous pourrions (re)découvrir avec plaisir chaque hiver.
Avez-vous déjà essayé les fleurs de saison ?
Pour les fleuristes, la Saint-Valentin peut représenter jusqu’à un quart de leur chiffre d’affaires annuel. Et principalement grâce aux ventes des bouquets de roses. Pourtant, il existe des alternatives plus respectueuses de la nature et de la planète, qui sont à même de soutenir l’activité des horticulteurs et des fleuristes.
Car le saviez-vous, mais de nombreuses variétés de fleurs poussent en hiver et peuvent donner de très jolis bouquets : c’est le cas du camélia, du jasmin d’hiver, du chèvrefeuille, ou d’autres moins connues comme le daphné, l’hamamélis ou la viorne hivernale. Une autre tendance qui monte ces dernières années, ce sont aussi les jolis bouquets de fleurs séchées. Des bouquets qui ont d’ailleurs l’avantage d’être intemporels… comme l’amour que vous portez à votre moitié ?
Cette tendance est en forte progression et beaucoup de fleuristes proposent désormais ces bouquets de saison pour remplacer les roses, mais aussi certains sites internets spécialisés, à l’image des start-ups fleurs d’ici ou Monsieur Marguerite. Alors, cette année, on tente le coup avec des fleurs françaises et de saison ?