Mariage écoresponsable : mode d’emploi

Pour le jour J, les futurs époux ne veulent souvent rien laisser au hasard et c’est bien légitime. On ne se marie (généralement) qu’une fois dans sa vie alors tout doit être parfait. Mais pas facile de maîtriser son empreinte carbone tout en gardant le sens de la fête quand on veut un lieu magique, la plus belle déco, une tenue qui déchire, un repas pantagruélique et inviter jusqu’à son arrière-arrière petit cousin.

En France, un mariage coûte en moyenne près de 12 000 € et émet 10 tonnes de CO2. C’est l’équivalent de l’émission annuelle de gaz carbonique d’une personne. De l’extraction de l’or jusqu’à sa fabrication, une alliance en or nécessite des tonnes de produits toxiques et 50 000 litres d’eau douce. En ajoutant à ces chiffres, les poubelles pleines du lendemain de fête, le constat devient carrément insupportable pour de jeunes mariés liés aussi par l’amour de la planète. Alors procédons avec méthode pour rendre cet événement aussi magique qu'écoresponsable.

Avant de faire chauffer la CB, posez-vous les bonnes questions

Pour chaque poste de dépense, demandez-vous si chaque ligne budgétaire est réellement nécessaire et compatible avec vos engagements écologiques.
Avez-vous besoin d’une jarretière, de cinq paires de chaussures, d’un haut de forme, de cotillons jetables, d’arriver dans une limousine, etc. pour passer une journée inoubliable ?
Avez-vous vraiment envie d’inviter et de passer du temps avec les 500 personnes qui sont sur votre liste d’invités initiale ?
Vos convives attendent-ils vraiment 15 plats différents si c’est pour laisser la moitié de chaque assiette ?
Avez-vous sincèrement besoin d’un service 12 pièces, de verres en cristal et d’un lot de casseroles en cuivre alors que vous vivez avec votre moitié depuis plusieurs années ?
La liste n’est pas exhaustive.

Faire une annonce écologique n’est pas si simple

A priori, un faire-part par email semble plus écologique (quoique la pollution numérique est un phénomène de grande ampleur) mais il est beaucoup moins romantique qu’un faire-part papier, je vous le concède. Alors au minimum, choisissez de l'imprimer sur du papier recyclé. Idem pour les plans de tables et les étiquettes avec le nom de vos invités.
Et pour une annonce vraiment poétique, optez pour le papier ensemencé. Comme son nom l’indique, vos convives pourront le mettre en terre et voir pousser des plantes aromatiques. Le must du faire-part écolo.

Un site inoubliable pas trop loin de chez soi

Tout commence sérieusement avec le choix du lieu. Il donnera le ton. Privilégiez un site assez proche de chez vous pour limiter au maximum l’émission de CO2 des transports de vos invités. Personne ne vous force à organiser votre mariage aux Maldives. Le bocage normand a beaucoup de charme, non ? Et si vous avez des invités qui vivent dans la région, c’est encore mieux. Ils pourront même peut-être venir à vélo.
De même évitez de multiplier les lieux entre la mairie, la cérémonie, le vin d’honneur, la réception, l’after…Organisez tout au même endroit, le couchage de vos invités compris parce que, s’ils dorment sur place, c’est mieux... Taux d’alcoolémie oblige (souvent !).

Bien choisir ses prestataires

Privilégiez les wedding-planners qui affichent clairement leurs engagements écologiques autour du recyclage des déchets, l’utilisation de bouteilles en verres ou de nappes et de serviettes en tissus. Engagez un traiteur qui propose des produits de saison bio et locaux. Et si vous tentiez un traiteur vegan ? Une réception sans viande a le mérite d’être très originale et elle représente une économie d’énergie non négligeable. Même les "viandards" incorrigibles se souviendront toute leur vie de votre mariage ! Pour le vin, soyez dans le mood vin naturel (sans sulfites) et biodynamie. En cherchant un peu et en goûtant - raisonnablement, bien sûr - vous trouverez d’excellents crus qui respectent l’environnement à des tarifs tout à fait abordables.
 

Vive la déco 100% naturelle et végétale

Les pétales séchés, les fleurs coupées, les fruits à coque, les courges et autres citrouilles, butternut, pommes de pin, etc peuvent être à la base d’une décoration très "tendance" du site de votre mariage. Libérez votre créativité : the sky is the limit disent les anglo-saxons. Pour le reste, pensez récup’. Il y a forcément un EMMAÜS à côté de chez vous. Vous pourrez y récupérer une authentique vaisselle de grand-mère et des napperons en dentelle bien vintage. Encore une fois, faîtes preuve d’imagination et sortez des sentiers battus. Par exemple, détournez les objets de leur fonction initiale. Fabriquez donc des vases de table à partir de bouteilles en verre colorées. Si vous redoutez trop la ringardise oui si vous avez le « dépareillé » en horreur alors optez pour la location.

Tenue correcte exigée mais à usage unique proscrite

Suggérez à vos invités de louer ou d’emprunter leur tenue, du queue-de-pie ou de la robe de soirée jusqu’aux boutons de manchette en platine ou à la rivière de diamants, pour les plus fortunés. Sinon expliquez-leur que ce qui existe dans leur dressing fera l’affaire. Car pour vous, ce qui est important, c’est qu’ils soient présents et qu’ils s’amusent dans un monde que vous voulez de plus en plus vert. Plus vous serez pédagogue, plus vos convives s’attacheront à vous faire plaisir pour ce jour si particulier de votre vie et plus votre fête sera réussie, en adéquation avec votre éthique. Enfin, bannissez les perruques, les déguisements et par extension, les ballons de baudruche, les confettis, les paillettes.

A la fin de la fête, pas question de gaspiller

Après avoir dansé, mangé, bu, et vous être amusé jusqu’au bout de la nuit, n’oubliez pas de faire un tri méthodique des restes. Cédez la nourriture à des œuvres caritatives de la région. Revendez ou redonnez votre vaisselle et votre déco à Emmaüs si vous aviez choisi l’option « dépareillée ». Ainsi, vous aurez vécu un mariage qui vous ressemble authentiquement éco-responsable.

Enfin, pour votre voyage de noces, et vous envisagiez un petit périple, à bicyclette avec Paulette comme le chantait Yves Montand ? Chiche !