animaux gay macaques

De plus en plus d'animaux sont homosexuels (et la science sait pourquoi)

On recense désormais 1500 espèces dans lesquelles des animaux ont des rapports sexuels avec un partenaire de même sexe. Ce n'est pas un hasard, ces bêtes savent bien ce qu'elles font et maintenant la science aussi.
  • Dauphins, chauve-souris, girafes, bisons, serpents, lions et même des vaches… La liste des animaux dont les membres ont des rapports l’homosexuels est longue comme le bras. Les scientifiques dénombrent désormais 1500 espèces incluant autant des insectes, des poissons, des oiseaux et bien sûr les mammifères.

    Au moins 500 espèces ont été scientifiquement étudiées sur ce point et 5 % de toutes les espèces connues ont déjà été prises à s’accoupler avec un partenaire du même sexe. Mais la liste continue de grimper. D’autant que l’homosexualité animale a été recensée chez des mâles comme des femelles. L’éthologue Fleur Daugey estime carrément que la majorité des animaux seraient plutôt bisexuels. Ceux qui y voient un rapport contre-nature se fourrent donc le doigt dans l'oeil...

    Une tendance qui continue d’intriguer les chercheurs ; non par inquiétude mais par curiosité : si l’acte hétérosexuel chez les mammifères sert la reproduction des espèces, zoologues et biologistes s’interrogent sur ce qui pousse (ou plutôt attire) les animaux dans cette pratique ? Le plaisir ? Pas seulement, répondent des chercheurs espagnols.

    Comme des bêtes

    Une équipe de l’université de Granada a mené une analyse comparative phylogénétique à partir des études faites sur des mammifères. Cette méthode phare en biologie de l’évolution permet de déduire des relations évolutives entre différentes espèces. Ils en concluent essentiellement deux choses.

    La première c’est que si l’homosexualité est parfois « occasionnelle », voire relatée dans des cas très spécifiques, elle est le plus souvent « modérée » (donc pratiquée à fréquence moyenne) chez 40 % des espèces étudiées (typiquement chez les bisons et les macaques), mais peut être carrément « fréquente » durant la saison des amours. Il ne s’agit donc absolument pas d’expériences aléatoires, ni d’erreurs ou de passade.

    Deuxièmement, les rapports homosexuels chez les animaux semblent directement découler d’un comportement volontaire et social. Les Espagnols suggèrent en fait que les rapports homosexuels joueraient un rôle dans l’établissement et le maintien de rapports sociaux positifs.

    Faites l’amour, pas la guerre

    Les chercheurs ont constaté que les espèces qui ont des rapports sociaux les plus développés étaient aussi celles où l’on retrouve le plus de rapports homosexuels. Ils ont aussi remarqué une prédominance, à un moment où l’autre de leur vie, chez les mâles des espèces ayant fréquemment recours à la violence.

    Ils établissent donc l’hypothèse que ce choix découle d’une volonté de démarrer de bonnes relations, de garder des rapports cordiaux et dénués de violence et, enfin, d'atténuer tout conflit. En d’autres termes, le sexe serait une façon de façon de bien s’entendre avec son voisinage, ses collègues et son patron.

    Toutefois, les scientifiques espagnols avertissent que ce qui relève de la zoologie évolutive ne peut pas être appliqué aux humains. L’orientation sexuelle des hommes et femmes se construit tout à fait entièrement et, là où les autres mammifères s’accouplent pour une brève durée, les humains construisent leur préférence sexuelle à plus long terme. Mais ce qui nous réunit, c'est l'amour et... le plaisir.

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