Nathan Méténier : 22 ans et déjà conseiller de l’ONU pour sauver le climat

Ce jeune Français fait ses recommandations au secrétaire général de l'ONU, l’un des hommes les plus puissants de la planète, pour défendre les minorités, les peuples autochtones et... les jeunes.
  • Depuis août 2020, Nathan Méténier a un nouvel ami avec qui discuter : António Guterres. Rien de moins que le Secrétaire général des Nations Unies. Ensemble, ils parlent de choses sérieuses, voire graves, car elle traitent de l’urgence climatique. Il faut dire que le jeune Français originaire de l’Isère fait parti d’un groupe à part : le Youth Advisory Group on Climate Change. En Français, les Jeunes Conseillers pour le Climat auprès de l’ONU.

    Les 7 vert-cenaires

    En tout, ils sont 7 à avoir été sélectionnés, tous vingtenaires et originaires du monde entier : Brésil, États-Unis, îles Fidji, Inde, Moldavie, Soudan et France donc. Cette fonction a été créée par le Secrétaire général lui-même et le mandat est prévu pour durer presque 2 ans.

    Une initiative inédite qui attend des Conseillers de fournir « des perspectives, des idées et des solutions qui nous aideront à intensifier l’action en faveur du climat » comme l’a décrit M. Guterres. Et le rendez-vous est pris tous les trois mois, sans faute.

    Les échanges ont généralement lieu par visioconférence, ce qui n’est pas un problème pour Nathan Méténier qui préfère éviter de prendre l’avion inutilement. Mais, exceptionnellement, le militant s’est rendu en personne à Glasgow le 1er novembre, pour se joindre à la COP26 en tant qu’observateur silencieux. Un privilège qui lui permis, entre autre, de rencontrer le président Emmanuel Macron. Mais surtout de faire remonter les revendications des populations autochtones, des minorités (LGBT, migrants, roms…) et des plus jeunes.

    Itinéraire d’un enfant engagé

    Le choix d’inclure Nathan Méténier n’est pas si surprenant. Celui qui a grandi dans les montagnes qui surplombent Grenoble (et y crapahute encore régulièrement) était déjà militant au lycée « J'avais créé une semaine pour les jeunes et le climat au moment de la COP-21 en 2015 » raconte-t-il à France Bleu.

    Suivirent des études de sciences politiques et relations publiques. Aujourd’hui encore, il termine un master en politiques environnementales mais ce cursus chargé ne l’a pas empêché de s’impliquer sur le terrain.

    Nathan Méténier (c)

    « J'adore étudier les intersections entre le changement climatique, la disparition de la biodiversité, les inégalités et les injustices » confesse le jeune prodige sur son LinkedIn, et ce sont autant de domaines qu’il défend quotidiennement depuis 2019. Car Nathan Méténier est passé par l’European Environmental Bureau et l’ONG Generation Climate, des réseaux d’associations européennes pro-environnementales.

    Il encadre aussi aujourd’hui des campagnes du lobby Youth4Nature. Autant de casquettes qui l’ont amené à co-présider la conférence de la jeunesse sur le climat de Milan. Une conjonction d’actions et d’associations qui visent plus large que la pollution : « L’action pour le climat ne consiste pas seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, résume-t-il, mais aussi à créer des emplois verts dans un monde post-COVID, à préserver notre santé et notre biodiversité et à protéger les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées ».

    Construire aujourd’hui le monde d’après

    Pour arriver à ses fins, la participation citoyenne est son cheval de bataille. Partout, il s’efforce de faire entendre les jeunes, où qu’ils vivent. « Je m'assure qu'ils aient les pouvoirs de peser sur les décideurs locaux » explique-t-il. Et pour y arriver, « il faut des jeunes qui soient financés, qui puissent se battre au niveau local et national ». Des postes décisifs et des fonds pour agir, tout ce qu’il incarne aujourd’hui.

    Nathan veut s’assurer que les jeunes aient accès aux compétences et aux ressources « pour comprendre et être actifs sur ces enjeux. C’est eux qui seront aux manettes dans 10 ou 20 ans ». Qu'on se le dise, Greta Thunberg avait donné le signal : demain se construit aujourd’hui et il n’y a aucune raison d’attendre d’être vieux pour s’en préoccuper.

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