2022 M07 26
En 2017, près de 44 000 nouveaux cas de cancers colorectaux ont été diagnostiqués dans l’Hexagone selon les données de l’Assurance maladie. Identifié comme une tumeur maligne de la muqueuse du côlon ou du rectum, le cancer colorectal représente ainsi la 2ème cause de décès par cancer et touche majoritairement les hommes.
Au cas par cas, ce type de cancer peut être traité par chirurgie, radiothérapie ou traitements médicamenteux. Mais, il se pourrait qu’une molécule que l’on appelle dostarlimab puisse désormais constituer une alternative efficace et moins lourde à supporter.
Le dostarlimab, un traitement miracle ?
Le 5 juin dernier, une étude prometteuse est parue dans la revue scientifique New England Journal of Medecine. En se concentrant sur un type particulier de cancer du rectum, les chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center ont abouti à des résultats extraordinaires. En effet, 12 malades atteints d’un cancer du rectum sur 12 auraient vu leur tumeur disparaître en 6 mois grâce à un essai clinique réussi.
Au cours de ce dernier, les patients ont été invités à prendre du dostarlimab une fois toutes les 3 semaines, pendant 6 mois. Cet anticorps monoclonal est connu pour être traditionnellement employé contre le cancer de l’endomètre : n’attaquant pas directement le cancer lui-même, il booste le système immunitaire du patient pour qu’il puisse réaliser l’essentiel du travail, jusqu’à la rémission.
Initialement, cet essai n’était prévu que pour tester le fonctionnement du dostarlimab sur l’organisme des 12 patients, sans attente de résultats spécifiques. Mais le taux de réussite obtenu les poussent à aller plus loin car, non seulement l’étude ne mentionne aucun effet secondaire relatif à ces 6 mois de prise, mais en plus il semblerait que le cancer ait disparu à l’issue de cet essai.
Un succès à nuancer mais porteur d’espoir
L’un des co-auteurs de l’étude, le Dr Luis Diaz, a même déclaré qu’il s’agissait de « la première fois dans l’histoire du cancer » que l’intégralité des patients testés d’un même essai clinique soient en rémission.
Cependant, il est important de ne pas tirer de conclusions trop hâtives face au nombre de participants trop restreints. Bien que cette étude laisse entrevoir les prémices d’un traitement révolutionnaire, les chercheurs ne peuvent pas réaliser les potentiels effets néfastes avec un échantillon aussi réduit.
De plus, il est également nécessaire d’effectuer un suivi sur un temps plus long afin de s’assurer que le cancer ait complètement disparu. Aussi, il faut noter que le dostarlimab ne bénéficie pour le moment pas de l’autorisation d’un remboursement en France, alors que le montant d’une dose s’élève à plus de 10 000 euros. Mais, il reste certain que des études comme celles-ci vont inciter les chercheurs à persévérer dans cette voie.