

Une borne anti-moustique écologique sans aucun produit chimique
Avec le retour de la chaleur estivale, les moustiques reviennent en masse nous piquer du sang. Et on déteste ! Jusqu’à présent, nous n’avions à notre disposition que des solutions plus ou moins nocives pour l’environnement pour nous en protéger. Heureusement, la startup française Qista a trouvé la solution. Elle a créé une borne anti-moustique qui leurre les insectes pour les piéger.
2022 M06 30
Pour se débarrasser efficacement des moustiques sans menacer l’environnement, il faut d'abord bien les connaître. Et les patrons de Qista, Pierre Bellagambi et Simon Lillamand, deux copains d’enfance qui ont grandi en Camargue -région pour le moins marécageuse- ont eu le temps de les étudier et de se faire piquer certainement quelques milliers de fois avant de trouver le remède miracle.
Le déclic
C’est l’impact délétère sur la nature des méthodes classiques chimiques puis bactériologiques depuis une quarantaine d’années de lutte anti-moustique qui les a décidés à innover. Le Bti est le bactério-insecticide le plus utilisé dans le monde. Pourtant, il ne fait pas de distinction entre le genre des moustiques et c’est regrettable car seules les femelles piquent. Son utilisation inconsidérée peut avoir alors des conséquences fâcheuses sur les oiseaux ou les grenouilles qui se voient priver de leur nourriture principale. Raison de plus pour les co-fondateurs de plancher sur une solution écologique avec l’invasion du moustique tigre en France, ces dernières années. Originaire d’Asie, il est présent sur 70% de la métropole et il transporte potentiellement des maladies infectieuses.

Imiter la respiration
Après deux années de gestation, les deux compères accouchent mi 2015 de Qista, leur borne anti-moustique écologique révolutionnaire. Son principe de fonctionnement : l’imitation de la respiration humaine grâce à la dispersion de CO2 recyclé pour attirer le moustique femelle en quête de proies à sucer et dans le même temps, l’émanation d’un leurre olfactif pour simuler l’odeur corporelle. L’insecte, par l’odeur alléché, s’approche alors trop dangereusement de la borne et se fait aspirer dans une nasse dont il ne peut s’échapper. Le piège laisse de glace les moustiques mâles et les autres insectes. Ils peuvent donc tranquillement continuer à servir de repas aux poissons et autres batraciens. La biodiversité est sauvée.
Des premiers résultats spectaculaires
Les premières études dans une zone test révèlent une chute du nombre de piqûres de 88 % dans un rayon de 30 à 60 mètres autour des bornes. En un mois, les gloutonnes ingèrent près de 8000 moustiques femelles trop gourmandes par jour et par machine. Ce qui fait baisser le cycle infernal de leur reproduction de 200 œufs tous les 2 jours.
Mieux : C’est un outil de prévention anti-vectorielle. Avec son système de monitoring en temps réel qui mesure le volume de moustiques capturés et les niveaux d’infestations, la BAM permet d’anticiper les déplacements des insectes pour optimiser leur capture et limiter ainsi la propagation des maladies infectieuses.

Présent sur 4 continents
Aujourd’hui, de nombreuses collectivités du sud de la France ou encore l’île de la Réunion ont quadrillé leur territoire avec les bornes Qista. Elles ont également franchi les frontières. Des pays africains comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal s’en sont dotés, où elles sont particulièrement efficaces contre le moustique tigre. La startup poursuit également son développement en Asie et aux États-Unis. Au total, plus de 7 500 pièges sont actifs dans 16 pays. Installée à Senas, dans les Bouches-du-Rhône, Qista envisage de compter 60 employés dans ses rangs cette année, de multiplier par 10 son chiffre d’affaires entre 2020 et 2025 et de réaliser 70% de son activité à l’export. Comme quoi, l’écologie n’est pas nécessairement synonyme de décroissance.