2020 M12 23
Le secteur du bâtiment, résidentiel et tertiaire, représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre et environ 40 % de la consommation d’énergie en France. Pour que cela change, les professionnels de la construction travaillent notamment, depuis plus d’une dizaine d’années, à produire des immeubles autonomes en eau et en énergie.
Des bâtiments à l'image de ce que propose, par exemple, l'entreprise Solaire Box, qui propose des maisons faites de pin Douglas français et de fibre de bois, qui assurent une grande performance thermique et qui permettent une installation en 4 semaines environ. Chacune de ces maisons est équipée d'une grande toiture photovoltaïque, qui permet selon le fabricant, de produire 2 fois plus d’énergie que ce qui est consommé. Elle espère en bâtir plus de 500 dans les 3 ans à venir.
Ces constructions, qu'on appelle des bâtiments à énergie positive (caractérisés par le label BEPOS, créé en 2009) s’appuient le plus souvent sur la production d’électricité via des panneaux solaires photovoltaïques. Ils tirent aussi l’énergie nécessaire au chauffage via d’autres techniques comme la géothermie ou la production d’hydrogène. L’énergie produite est consommée par les usagers du bâtiment et les surplus de production sont réinjectés dans le réseau collectif.
Un exemple des maisons produites par l'entreprise Solaire Box
Des bâtiments publics aux immeubles résidentiels pour particuliers
Le nouveau siège de la Métropole Rouen Normandie, inauguré en 2019, est un des exemples récents de ces bâtiments certifiés BEPOS. Avec ses 6 400 m2 de surface utile, c’est aussi le plus grand bâtiment public passif construit en France à ce jour. Il est doté de 2 000m² de panneaux solaires pour la production d'électricité. Mais le bâtiment est aussi intelligent : les ouvertures des fenêtres sont automatisées pour améliorer la qualité de l’air, le potentiel d’ensoleillement des espaces et pour faire respecter une température permanente d’environ 21 degrés à l’intérieur.
Autre exemple, l’immeuble Descartes+, en Île-de-France. Ce bâtiment appartient à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Il figure parmi les premiers bâtiments de ce type. Également équipé de panneaux solaires, l’immeuble utilise aussi des sondes géothermiques pour la production de chaleur ou de froid. Plus intéressant, il est doté de son propre système de récupération et d’épuration des eaux de pluie.
Le Hangar 108, siège de la Métropole de Rouen et plus grand bâtiment à énergie positive de France
L’idée d’avoir des bâtiments autonomes en eau est également à la base du projet résidentiel ABC, près de Grenoble. Il s’agit de deux bâtiments équipés d’un système de récupération et de traitement des eaux de pluie qui sont ensuite utilisées pour l’usage domestique et les toilettes. Ces bâtiments ont été construits avec un béton “vert” qui permet de réduire de 20% à 40% l’empreinte carbone par rapport à un béton traditionnel. Ils sont évidemment équipés eux-aussi d’une ferme solaire composée de 1130 m2 de panneaux photovoltaïques. Les architectes de ce projet immobilier estiment que ces bâtiments seront autonomes en énergie à 70% et en eau à au moins 30%.
Ces innovations ne sont pas les seules utilisées pour la construction durable. De plus en plus, le secteur du BTP se tourne vers des matériaux naturels pour construire les maisons de demain, au premier plan desquels figurent le bois, et la paille !