Le plus grand porte conteneur du monde veut limiter les collisions avec les baleines

À la demande du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et d’Ocean Care, MSC Group, le plus grand transporteur de conteneurs au monde, a accepté de modifier l’itinéraire de ses navires dans l’Océan Indien au sud du Sri Lanka. Le but : réduire les risques de collision avec des baleines bleues, une espèce gravement menacée d'extinction.
  • Mediterranean Shipping Company (MSC) a annoncé début septembre avoir modifié les routes maritimes de ses navires autour du Sri Lanka. C’est la première fois que l’un des plus grands transporteurs de conteneurs au monde répond ainsi à la demande d’ONG environnementales. Le but : réduire le risque d’accidents impliquant des baleines, des dauphins et des marsouins. Des études scientifiques sur la répartition des baleines bleues au nord de l’Océan Indien ont montré qu’une déviation de l’itinéraire actuel des navires de 15 milles nautiques vers le sud du Sri Lanka permettrait de réduire de 95 % le risque de collision.

    Cette décision signifie que les porte-conteneurs du groupe emprunteront désormais une nouvelle route, de manière à contourner cette partie du monde où se trouve la majorité des cétacés du nord de l'océan Indien. En effet, cette zone du monde est à la fois la plus dense en baleines bleues et l’une des voies de navigation internationale les plus fréquentées au monde.

    Les baleines bleues (Balaenoptera musculus) sont les plus grands animaux vivants sur terre. Elles peuvent vivre entre 80 et 90 ans et l’espèce est classée « en danger d’extinction » sur la liste rouge de l'UICN. Elles atteignent environ 25 mètres de long et se distinguent vocalement des autres représentantes de leur espèce. Elles vivent toute l’année dans les eaux du nord de l’Océan Indien, au large du Cap de Dondra. La topographie du plancher océanique à cet endroit, les courants et les moussons rendent les eaux riches en plancton et en biodiversité. Ce qui a également généré une industrie touristique lucrative d’observation des cétacés. « En déviant légèrement l’itinéraire de ses navires, MSC rend un service considérable à ces animaux. En effet, la plupart des baleines ne survivent pas aux collisions », commente Sharon Livermore, directrice des opérations de conservation de la vie marine chez IFAW.

    « Nous devrions être gênés d’avoir échoué, mais une compagnie maritime internationale a dû prendre l’initiative…, déclare à l’AFP Jagath Gunawardena, écologiste sri-lankais, déçu de l’inaction de son gouvernement. »

    « Cette initiative montre également au gouvernement sri-lankais qu'il est temps de prendre les mesures qui s’imposent afin que le couloir de navigation emprunté par l’ensemble des navires marchands contourne désormais l'habitat des baleines bleues », a déclaré pour sa part Nicolas Entrup, directeur des relations internationales chez Ocean Care. En effet, les nombreuses demandes faites au gouvernement du Sri Lanka en ce sens sont toujours restés lettre morte. Il faut maintenant que ce gouvernement soumette à l'Organisation maritime internationale une proposition visant à instituer le nouvel itinéraire proposé comme dispositif officiel de séparation du trafic pour tous : compagnies maritimes, transporteurs, pêcheurs et embarcations touristiques.

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