Des panneaux solaires pour balcon, la solution pour adoucir l’inflation ?

L’électricité coûte de plus en plus cher, alors toute solution d’auto-consommation est à considérer. D'autant que celle-ci vise les locataires plus que les propriétaires...
  • Si le coût des panneaux solaires est un frein à leur adoption pour de nombreux foyers, le manque de place encore plus, car on se figure qu’ils n'iront que sur un toit, ce qui exclut de fait... tous les locataires. C’est pourquoi un vent de libération semble souffler depuis l’Allemagne où des petits malins se sont mis en tête de développer du photovoltaïque accessible à tous. Comment ? Avec des panneaux de seconde main à installer sur votre balcon avec un peu d’huile de coude. Et la tendance grandit en Europe...

    Solar Kraftwerk

    L’Allemagne n’est pas le pays le plus ensoleillé, mais sous l’influence des Grünen, il bénéficie de lois incitatives sur l’énergie renouvelable ce qui permet de vendre des panneaux plus petits mais surtout recyclés, issus de modules récupérés ou de chutes d’usine.

    C’est le cas des sociétés SunCrafter par exemple ou de We Do Solar, mais des associations ou hackers s’y mettent aussi en proposant des conseils pour assembler le tout chez soi. Car l’opération est assez simple et ne nécessite ni installateur, ni électricien. Juste récupérer un module photovoltaïque d’occasion, concevoir un cadre pour l’installer sur votre balcon et ajouter un onduleur.

    Une installation de moyenne puissance (360 W) reviendra à un peu plus de 2000 € pour une production annuelle avoisinant les 550 kWh. Neuf, ce serait plus du double, hors coût d’installation en toiture…

    1 balcon = 1 centrale

    Vous voulez la recette ? Choisissez un panneau léger : deux modules de 100 W (idéalement monocristallins, pour de meilleurs rendements) seront bien plus faciles à manipuler si vous souhaitez les déplacer, qu'un gros 200 W. Concernant le support, un cadre en bois sur lequel se fixer, avec des tiges courbées en crochets pour placer sur la rambarde.

    Pour la partie électrique enfin, le but est d’amener une production de courant continu en courant alternatif. Pas besoin de raccordement : on vise à auto-consommer et non à revendre l’électricité. Un simple montage en série avec un régulateur de charge, pour que l’énergie produite soit transférée sans perte dans une batterie, et le tour est joué.

    Fais briller

    En plus d’être accessible, ces panneaux de balcon ont l’avantage d’être mobiles. Une chance pour ceux qui sont amenés à déménager régulièrement (étudiants, célibataires…). Il est aussi aisé de les déplacer pour les nettoyer (la poussière et la pollution font perdre 1 % de rendement chaque année) ou pour maximiser l’ensoleillement. Car c'est là hélas leur faiblesse.

    Vous vous en doutez, en plaçant les panneaux à la verticale, on perd beaucoup d’exposition. Une journée normale offrira jusqu’à 2 heures de production ; comme l'installation est aussi moins volumineuse qu’en toiture, cela ne donnera pas de quoi alimenter un radiateur ou le cumulus. C’est par contre suffisant pour des appareils à batterie. L’occasion donc d’y brancher vos appareils (smartphone, ordinateur portable mais aussi électroménager) et recharger vos vélos et trottinettes.

    Alors est-ce rentable ? Oui, si on considère que vous consommez de plus en plus d’électricité alors que le cours de celle-ci flambe. L’investissement étant minime, c’est l’occasion de faire baisser vos factures en consommant de l’énergie verte. Avec un bémol toutefois : la législation française est plus contraignante que chez nos voisins. Il faudra donc se renseigner en mairie et demander l’aval de votre copropriété. Mais si vous arrivez à convaincre quelques voisins de s’y mettre aussi, il y a un coup (de soleil) à jouer.

     

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