2022 M06 23
Dans le Gard, la ville d’Alès a profité de 2616 heures d’ensoleillement en 2021 (Lyon en avait cumulé 2000 heures, pour comparaison), et 10,90 mm de précipitations moyennes par jour de pluie. Pour un résident, c’est un peu chaud ; mais pour un panneau photovoltaïque, c’est le paradis. Quoi de plus normal donc de penser à en équiper les toits ? Sauf que d’habitude, ces équipements électriques se retrouvent sur des maisons individuelles, offrant un gain de confort ou d’autonomie. Aujourd’hui, nous parlons d’intégrer ces pourvoyeuses d’énergie verte sur des logements sociaux, et de leur faire gagner de l’argent.
"Les locataires font environ 100 euros d'économie par an" : à @VilledAles, un #HLM pionnier produit son électricité grâce à des panneaux solaires https://t.co/E40NE3Sm3F via @franceinfo #ENR #solaire cc @UnionHlm L'#autoconsommation, ça fonctionne !
— Pierre Guelman (@pguelman) September 17, 2019
Encouragé par la Loi énergie et climat, le Logis Cévenol a franchi le pas en 2019. Ce bailleur social gardois a placé et raccordé 600 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits de ses résidences, ce qui permet selon le directeur Philippe Curtil de « produire 100 kWh pour alimenter 100 logements. » C’est-à-dire que tout ce qui sera produit sera injecté dans l’immeuble et consommé sur place.
Le soleil donne (et les résidents prennent)
Quoi de neuf ici ? Pour réaliser le progrès, il faut revenir sur un point technique : la différence entre photovoltaïque et solaire. Un panneau photovoltaïque produit de l’électricité grâce à la lumière du soleil ; ce qui signifie que pour profiter du courant, il faut pouvoir le stocker; or les batteries représentent de très coûteux investissements.
À Alès, les panneaux solaire transforment le rayonnement du soleil en chaleur transmise ensuite par un fluide caloporteur dans un circuit permettant de réchauffer des cuves d’eau. Une réserve personnelle qui génère des économies et « permet de couvrir 20 % des besoins en électricité du bâtiment » précisait à l’époque le directeur.
De plus, en fonction des bénéfices réels, le loyer est réévalué chaque année en fonction des consommations réelles. Le bailleur se donnait 3 ans pour tirer un bilan mais, dès cette année si tout se passe comme sur les projections de l’époque, « les locataires [feront] environ 100 € d'économie sur leur facture d'électricité par an ». Quant à la hausse des loyers convenue, elle ne devrait pas dépasser 3€ par mois pour chaque appartement. Y’a pas de petit profit…
Un exemple suivi depuis
Convaincu, le Grand Delta Habitat, à Avignon, suit la même démarche, avec un projet d’installation de 142 centrales solaires réparties sur 7100 m² de logements. Mais quand on vit dans le Nord, loin de l’ensoleillement méridional, on fait quoi ? Réponse à Valenciennes, où ce procédé a été imité.
Un gros chantier de rénovation remplace ou remet en état les « barres » du Chasse Royale, un quartier d'immeubles vieux de plus de 60 ans abritant plus de 1000 logements gérés par la Société Immobilière Grand Hainaut (SIGH). Afin que la transition énergétique réponde aussi aux impératifs économiques de ceux qui en ont le plus besoin, la SIGH a décidé d’installer 270 m² de panneaux (photovoltaïques cette fois) sur les toitures de ces immeubles dédiés aux familles éligibles.
Ces fermes solaires auront une production annuelle théorique de 44,6 MWh (44 601 kWh) pour réduire les charges locatives. Sachant que la consommation électrique moyenne était de 2,21 MWh par Français en 2020, c’est assez pour couvrir les besoins moyens annuels de 10 appartements.
La SIGH ne se contente donc pas de loger des Français à faibles niveaux de revenu, mais elle soutient leur pouvoir d’achat en allégeant leurs factures. Et pour aller plus loin, elle a même proposé aux habitants de financer la partie photovoltaïque via une campagne de collecte participative de 70 000€.
#SIGH #CEHDF #Kiwaienr
— Kiwaï Enr (@Kiwai_Enr) April 11, 2022
La campagne de collecte pour SIGH Habitat ouvre dès demain à l’ensemble des résidents des Hauts-de-France.
Vous habitez le département 59, 62, 80, 60 ou 02 ?
Vous souhaitez participer dans le développement d’énergie propre sur👉 https://t.co/AL4zj5a7xc pic.twitter.com/3PgvcfmOeG
Chacun pouvait investir dans ce projet épargnant de 20 € à 2000€ sur un compte bloqué rémunéré à 3,75 % sur 4 ans. Double banco. Autant de preuves supplémentaires que l’énergie solaire offre des bénéfices multiples. Ce n’est pas pour rien si elle a déjà dégagé 14 milliards d’euros ces 2 dernières années. Cette fois, l’argent va aux plus modestes et, ça aussi, c’est un petit rayon qui fait du bien.