Des furets qui chassent les rats dans le centre-ville de Toulouse

La mairie de Toulouse vient d’utiliser un furet, à titre expérimental, pour détruire une colonie de rats. Une méthode « bio » et ancestrale jugée très efficace, qui pourrait donner des idées à d’autres municipalités pour réintroduire au maximum du naturel dans la chasse aux nuisibles.
  • Faire appel à un furet (en l’occurrence une furette !) pour dératiser les centres ville. C’est la méthode que la Ville de Toulouse expérimente depuis la fin du mois de septembre. « Il s’agit d’une technique ancestrale, peu répandue mais terriblement efficace. On l’utilisait déjà aux XVe et XVIe siècles sur les bateaux pour chasser les rats et les souris », affirme Françoise Ampoulange, conseillère municipale toulousaine déléguée à l’animal dans la ville.

    Cette technique consiste à libérer un furet dans un terrier de rats. Il s’infiltre au plus profond des galeries, où sont cachés les couples reproducteurs de la colonie, et les fait fuir. À leur sortie, ces derniers sont capturés et euthanasiés. Connus pour effrayer les rongeurs grâce à leurs odeurs, les furets laissent une empreinte olfactive assez forte dans les tunnels après leur passage. Ainsi, les nids mettent plus de temps avant d’être de nouveau colonisés.

    Le lieu à dératiser, sur les berges du canal de Brienne, a été choisi « parce qu’il est escarpé » et qu’il est difficile d’y déposer des pièges classiques. Il a été au préalable entouré d’une clôture, histoire d’éviter les évasions intempestives. « Puis nous avons introduit la furette dans la galerie et disposé des filets aux autres issues », raconte Françoise Ampoulage. Une « arme biologique » pas vraiment sanguinaire, puisque la simple odeur du furet, qui ne quitte jamais un secteur sans avoir exploré tous les tunnels, fait fuir les rats. Les victimes du jour ont été enfermées dans des boîtes noires « pour éviter le stress » puis euthanasiées en douceur par introduction de gaz carbonique.

    Une expérience convaincante à renouveler

    Résultat du jour : dix rats débusqués en un petit quart d’heure. Plutôt convaincant pour notre furette issue d’un élevage gersois, Les Fufus Gerçois, un des deux seuls de France à utiliser cette technique. « Vu ce qu’elle a fait en un quart d’heure, vous imaginez le rendement sur une journée », s’enthousiasme l’édile. Certes ce type d’opération coûte au bas mot 1.500 euros par jour, « mais un piège à rats en coûte déjà 800 », relève Françoise Ampoulange. Convaincue par le test, elle est prête à renouveler l’expérience « dans un endroit plat, probablement sur une place de Toulouse ».

    Et bientôt place... aux buses

    La dératisation par furet s’avère par ailleurs beaucoup moins nocive pour l’environnement que les produits raticides utilisés habituellement. Comme c’est le cas par exemple avec la mort-aux-rats. Les raticides présentent également l’inconvénient de nuire à des espèces non ciblées. Cette initiative n’est pas inédite en France. Elle a déjà été utilisée à La Rochelle, en avril dernier. Toujours à Toulouse, des buses pourraient également être appelées à la rescousse pour disperser les grands rassemblements d’étourneaux. L'idée cette fois : éviter d’effrayer les riverains avec les tirs d’effarouchement pratiqués régulièrement dans nos villes.

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