Gérer l’éclairage de sa rue pour préserver la planète

Un ingénieur qui vit à Pont-de-l’Arche, dans l’Eure, a mis au point une application pour permettre aux habitants de son village de commander l’éclairage public la nuit. Une idée lumineuse qui permet à cette commune de 4500 habitants de réaliser de grosses économies d’énergie.
  • Cette appli pour smartphone, c’est Olivier Bozetto, ingénieur de métier, qui l’a conçue puis proposée à ses voisins. Son idée : inventer un système simple qui permet à tout un chacun d’allumer les lampadaires de sa rue la nuit lorsqu’ils sont éteints. En 2016, après quatre ans d’études et de tests grandeur nature dans la commune où il réside avec sa famille depuis 15 ans, Olivier lance l’appli gratuite « J’allume ma rue ». Et ça marche ! En 2020, plus de 1 000 personnes l’ont utilisé, presque un quart de la population du bourg normand.

    D’après le Code général des collectivités (article L. 2212-2), l’éclairage public est confié aux communes qui ont une obligation de sécurité dans leurs rues la nuit. À Pont-de-l'Arche, le conseil municipal a décidé d'éteindre entre 23 heures et 5 heures du matin tout en laissant aux habitants la possibilité, s'ils le souhaitent, de pouvoir se sentir en sécurité grâce à « J’allume ma rue ». Concrètement, se connecter sur l’application leur permet de se géolocaliser et l’information concernant leur position est alors envoyée à une armoire électrique, qui commande la vingtaine de lampadaires de la zone concernée. Ils s'allument alors automatiquement pendant 15 minutes.

    Une dépense importante pour les collectivités

    Selon l’ADEME, le poste éclairage public représente 37 % de la facture électrique d’une collectivité et 41 % de sa consommation. En cause, la vétusté du parc d’éclairage français dont, selon le syndicat de l’éclairage, près de la moitié des dispositifs ont plus de vingt-cinq ans. Par ailleurs, pour la protection de certaines espèces animales il est également important de réduire ces nuisances nocturnes. Une préoccupation qui touche de plus en plus de Français. Les résultats d'une enquête commandée par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN), révèle que « 79 % de nos concitoyens sont favorables à la réduction de la durée d'éclairement dans nos villes la nuit ».

    L’idée d’Olivier Bozetto n’a rien de révolutionnaire mais elle a le mérite d’exister. En effet, un système similaire a été mis en place dès 2009 dans la ville allemande de Dörentrup. Là-bas, on peut allumer les lampadaires en envoyant un simple SMS. Aujourd’hui, c’est l’idée, plus globale, d’une ville intelligente qui est en vogue. Et notamment grâce à des systèmes innovants pour ajuster l’intensité lumineuse selon la fréquentation des lieux, le moment de la journée ou le passage d’une personne. En menant ce type d’expérimentation dès 2015, des villes comme Chartres, Dijon ou Angers semblent s’engager sur cette voie.

    Le maire de Pont-de-l'Arche, lui, peut dormir tranquille. Grâce à l’idée lumineuse d’Olivier, la commune a économisé plus de 7 000 € sur les factures d'électricité.

    À lire aussi :