Glaner autour de chez soi pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Pratique réglementée, le glanage consiste à ramasser des fruits et des légumes qui n’ont pas été récoltés dans les champs ou considérés comme invendables par les maraichers. Accessible à tous, elle permet de lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire et nourrir les plus précaires ! Alors où et comment glaner autour de chez soi ?
  • C’est un droit ancestral qui existe depuis le Moyen-Âge. Les glaneurs passaient dans les champs après les paysans pour récupérer des légumes et des fruits abandonnés. A condition de respecter certaines règles, cette pratique est toujours autorisée par les pouvoirs publics. Elle est un moyen de lutter contre le gaspillage alimentaire qui représente 10 millions de tonnes de produits par an soit une valeur commerciale estimée à 16 Mds d’€.

    Glaner dans les champs ou les vergers 

    Le glanage doit obligatoirement s’effectuer de jour et sans outil. Il est interdit si le champ est clôturé. Avant d’investir un champ ou un verger, il convient de demander à son propriétaire si la récolte a été achevée et s’il est possible de glaner.

    Il existe de nombreuses associations de glaneurs avec une mission solidaire un peu partout en France qui ramassent des fruits et des légumes après le passage des agriculteurs. Si le cœur vous en dit, elles sont facilement identifiables sur les sites des mairies. Par exemple, dans les Alpes-Maritimes, une région riche en arbres fruitiers, les bénévoles de l’association Cueillette Solidaire cueille -à la demande des propriétaires- les fruits que personne ne récolte. Ensuite ils sont transformés ou non et vendus pour une somme modique. Grâce à cette cueillette solidaire, le gaspillage est évité en valorisant les produits locaux.

    Un peu différent mais tout aussi solidaire : à Montceau les mines, Les Écureuils du Panier proposent de cueillir des fruits chez des particuliers qui ne veulent ou ne peuvent pas le faire eux-mêmes. La récolte est ensuite redistribuée entre le donateur, les bénévoles-cueilleurs et une association de soutien alimentaire.

    Dans la région nantaise, Re-Bon ramasse directement dans les champs des exploitations agricoles de Loire Atlantique et Nord Vendée des fruits et légumes destinés à la poubelle. Ils sont ensuite redistribués à des associations locales d’aide alimentaire. En 4 ans d'action, son groupe de glaneurs a sauvé 22 tonnes de fruits et légumes au cours de 200 opérations de glanage opérées par 550 bénévoles.

    Glaner sur les marchés

    En Ile-de-France, plusieurs associations ont mis en place des actions de glanage. Présente sur une vingtaine de marchés à Paris et en région parisienne, l’emblématique Moissons Solidaires  et ses bénévoles collectent les invendus et les produits abîmés auprès des commerçants. Les produits sont redistribués gratuitement en fin de marché à tous, sans conditions de ressources ni de revenus. C’est également l’occasion de partager un moment convivial pour échanger entre bénévoles et bénéficiaires des idées de recettes anti-gaspi : confiture, compote etc.

    La Tente des Glaneurs est l’ancêtre de Moissons solidaires. Née un dimanche de Noël, au marché de Wazemmes à Lille, en 2010, elle lutte contre la précarité alimentaire en combattant le gaspillage alimentaire. Aujourd’hui c’est même devenue une Franchise, une marque déposée et protégée qui œuvre sur les marchés non-sédentaires en France et en Europe. La Tente des Glaneurs redistribue chaque dimanche, du pain, des légumes, des fruits et des fleurs – sous forme de panier solidaire – à une population en grande précarité alimentaire.

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