Aux Pays-Bas, cette ferme urbaine a une facture d’électricité nulle

Pour expérimenter de nouveaux modes de vie à la campagne, quoi de mieux que de s’unir en communauté ! D’ailleurs de nombreuses expériences ont déjà vu le jour à travers le monde avec une idée forte : la recherche de l’autosuffisance alimentaire et énergétique. Celle du village d’Oosterwold, à vingt minutes d’Amsterdam aux Pays-Bas, est remarquable et semble atteindre enfin son but. Au début de l’aventure, en 2015, ils sont cinquante à se retrousser les manches pour construire les routes, installer l’électricité, le système d’assainissement, acheminer les câbles pour internet, sans aucune aide externe.

Puis au fur et à mesure, l’initiative de la municipalité d’Almere (20.000 habitants) - dont dépend Oosterwold – attire de plus en plus de famille. Souvent des déçus de la ville qui viennent s’installer dans un village où il n’y a pas de contraintes architecturales, contrairement à la vision très planifiée de la culture hollandaise. Aujourd’hui, chacun choisi son habitat : maison en bois, de style moderne ou appartement. Seule contrainte pour les habitants : dédier au moins la moitié de leur terrain (2000 m2 en moyenne) à la communauté et à l’agriculture locale pour la production de fruits et légumes. Pour enfin, fournir la ferme qui se dresse au centre des habitations.

« La satisfaction de tous les besoins alimentaires d’un pays par la production nationale » c’est ainsi que par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définie l’autosuffisance alimentaire. D’ailleurs, la France entière en serait à 83 %. Ce qui suppose : des terres cultivables, de l’eau, des agriculteurs, des semences, le maintien de la biodiversité, ... Alors pour répondre à son désir d’autosuffisance alimentaire, Oosterwold, vient de mettre en place une coopérative. Son objectif : fournir aux habitants des graines et des conseils pour cultiver leur potager. Ensuite, elle répartit les récoltes entre tous les membres et les distribue en circuit court.

Au niveau énergétique, le village est pratiquement autosuffisant. Le gaz y est banni et grâce aux poêles à bois et panneaux solaires 90% des habitants ont une facture d’électricité nulle. Ce qui n’est pas négligeable en cette période d’inflation sur les prix de l’énergie. A terme, le village qui s’étend sur plus de 4.000 hectares (deux tiers des parcelles sont libres), devrait accueillir près de 15.000 maisons et une population de 30.000 habitants.

Une belle initiative à suivre ! En effet, il y a peu, lorsqu’on leur parlait d’autosuffisance des territoires, les décideurs levaient les yeux au ciel en expliquant que cela était impossible et n’avait aucun sens. Mais la pandémie de Covid-19 est passée par là… Aujourd’hui, tous les responsables politiques évoquent la nécessité de sécuriser nos approvisionnements. Alors pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui fonctionne ailleurs ?