2022 M01 27
« Faire un don c'est bien. Voir le projet se réaliser c'est mieux. » C’est l’objectif derrière Little Spark, la plateforme de financement participatif lancée le 15 novembre 2021 par Solène et Laura, deux amies de longue date. Ensemble, elles veulent aider les associations à récolter les dons nécessaires à la réalisation de leurs projets.
« Les grands changements naissent d’une petite étincelle » affirment les fondatrices, et leur première campagne en est la preuve : pendant plus d’un mois, elles ont ouvert leur cagnotte engagée pour Lazare, une association qui développe des colocations solidaires entre des sans-abris et des jeunes actifs. Pour leur nouvelle maison d’accueil à Marseille, de gros travaux étaient nécessaires, notamment la rénovation du toit. C’est là que la « petite étincelle » a eu lieu : la jeune start-up a récolté plus de 15.000€ pour rendre cela possible.
Le succès de cette levée de fonds s’explique en partie grâce au témoignage de Freddy, une femme de 53 ans qui a passé trois mois dans la rue avant d’intégrer la Maison Lazare de Nantes. Une réinsertion qui lui a notamment permis de découvrir sa nouvelle passion : le DJing. Son histoire a touché la communauté de « Sparkers » qui s’est mobilisée pour soutenir le projet.
Cette rencontre avec Freddy a aussi été particulièrement marquante pour les deux fondatrices qui ont « voulu réaliser son rêve ». Elles la font venir à Paris pour rencontrer un DJ de renom : Bob Sinclar. « Ils ont passé trois heures ensemble » dans son studio, « ils se sont retrouvés sur leur passion commune : la musique » nous raconte Laura. L’auteur du tube World, Hold On a également apporté son soutien à cette campagne.
« Ça veut dire quoi s’engager concrètement ? »
Little Spark est née d’une « envie d’être plus utile et de faire des choses concrètes » nous confie Solène. C’est tout naturellement que cette ancienne chasseuse de têtes de dirigeants s’est intéressée à la question de l’engagement. Après avoir interviewé 450 personnes et épluché 50 études sur le sujet, elle est marquée par le fait que « 64 % des gens veulent s’engager mais qu’ils ne savent pas comment faire, donc ils ne font rien ».
Sans compter que « 87% ne font pas de dons car ils ne savent pas comment ils sont utilisés. Il y a un vrai souci de traçabilité » explique Solène. De ce double constat a mûri son idée : proposer une expérience d’engagement concrète et transparente. Une vision totalement partagée par son associée Laura, qui pendant le premier confinement déjà, a développé avec une amie Vos gâteaux, une chaîne solidaire pour les soignants. « On faisait des gâteaux chez nous, et on les distribuait avec des bénévoles confinés » nous raconte-t-elle.
Cette initiative solidaire va rencontrer un grand succès à travers toute la France, et même au-delà, et la conforte dans son envie de continuer dans cette voie. « C’était génial de faire des choses qui ont autant de sens » confie Laura « Après ça, je ne pouvais pas retourner à mon ancien job. Il fallait que je trouve quelque chose où je pouvais avoir un impact sur cette terre, à mon échelle ».
« Les grands changements naissent d’une petite étincelle. »
Solène (à gauche) et Laura (à droite), les fondatrices de Little Spark.
Un don = une action concrète
Avec Little Spark, leur ambition est de « “réinventer” l’expérience de la générosité » comme nous l’explique Solène. Pour développer une campagne, elles sélectionnent une association qui a besoin de soutien financier pour défendre un projet concret qu’elles accompagnent du début à la fin. Cela leur permet de témoigner de « l’impact direct des dons ».
Ces derniers sont récoltés sur le site grâce à leur outil de crowdfunding et reversés immédiatement aux associations. Et ce « même si la cagnotte n’atteint pas l’objectif fixé » précise Laura. Les fonds seront quoi qu’il arrive utilisés par l’organisation soutenue. Mais ça ne s’arrête pas là : Little Spark s’occupe de la campagne de communication. « On va sur place pour montrer toutes les étapes du projet sélectionné » explique Laura. Derrière cette promesse, les deux fondatrices veulent montrer concrètement l’impact de l’engagement sur le terrain grâce à des reportages, des témoignages et des photos.
Elles ont profité de leur visite dans la Maison Lazare de Nantes pour présenter le résultat d’une colocation solidaire. Elles se sont rendues aussi dans celle de Marseille pour filmer l’état de la toiture et l’avancée des travaux. En parallèle, elles ont invité leur communauté à « acheter des tuiles » pour la rénovation du toit, plutôt qu’à donner de l’argent. « On veut associer un don à une action concrète » dit Laura.
De nombreux projets à venir
En ce début d’année, Little Spark s’associe à Un cadeau pour la vie qui améliore le bien-être des enfants malades pendant leur séjour à l’hôpital. Pour cette seconde campagne, la plateforme de crowdfunding récolte des dons qui serviront à restaurer une ancienne ambulance de pompiers.
L’objectif ? La transformer en espace de décompression pour les parents et les soignants des jeunes patients hospitalisés, et ainsi leur permettre de lâcher prise grâce à des massages ou de la méditation, « avant de retourner auprès des enfants et de continuer à être leur meilleur soutien ». Chaque année, 2 millions d’enfants malades se retrouvent dans les hôpitaux français.
Des idées et des projets à défendre, Solène et Laura en ont plein la tête. Leur prochaine campagne qui devrait débuter entre février et mars aura pour objectif de lutter contre le cyberharcèlement.
En parallèle, elles imaginent toucher une nouvelle cible : les entreprises et leur département RSE pour les accompagner à long terme dans leurs actions solidaires. Il leur reste à trouver celles qui pourraient être intéressées par cette aventure. Un DRH de L’Oréal semble pour sa part convaincu si l'on en croit sa réponse sur un post LinkedIn de la start-up : « C’est avec grand plaisir que je vous recevrai pour voir comment vous aider ».
Quant à vous, vous pouvez soutenir Little Spark en participant à la cagnotte en cours et en suivant leurs actualités sur le compte Instagram et le site internet.